Audrey et Brahim ont été contraints de fermer leur restaurant à Fouvent-Saint-Andoche, en France, après des menaces répétées et des insultes racistes. Les habitants et les adjoints de la ville ont essayé de changer d’avis.
Depuis qu’Audrey et Brahim ont repris le restaurant « Le Vannon » dans le village de Fouvent-Saint-Andoche, à mi-chemin entre Dijon et Vesoul, ils sont victimes d’agressions racistes. Découragé par les provocations et les menaces, le couple a décidé avec la douleur au cœur de fermer le restaurant après neuf mois. Cependant, en peu de temps, ils se sont fait un nom et ont trouvé une place dans cette région rurale.
« Nous faisons 40 à 50 tables par jour. Les habitants du village sont heureux de pouvoir visiter le restaurant sans avoir à parcourir 15 ou 20 kilomètres en voiture. Nous avons organisé des concerts où plus de gens sont venus que le village n’avait d’habitants. Cela fonctionne très bien », a déclaré Brahim à France 3. Mais le maire du village, Alain Aubry, n’est pas d’accord avec la décision du couple. « Nous travaillons fort pour maintenir nos communautés rurales en vie. Nous organisons le 14 juillet ou le marché de Noël avec Audrey et Brahim. »
Les plaintes du couple à la gendarmerie n’ont pas reçu de réponse. « Les gendarmes nous ont pris au sérieux. Ils nous ont dit que les gens ne sont pas dangereux et que nous n’avons pas à nous inquiéter », a expliqué Brahim. « Nous sommes discrets par nature. Notre objectif est de démarrer notre propre entreprise et de travailler pour nous-mêmes. Nous n’avons aucun problème avec les habitants de Fouvent. C’est un bon Village. Nous ne sommes en colère contre personne. »Le 24 septembre, des résidents ont même organisé une réunion pour convaincre le couple de rester quand même.
Des parlementaires passent aussi régulièrement pour dénoncer ces harcèlements racistes et convaincre les restaurateurs de ne pas bouger. « Notre pays n’est pas raciste. Je trouve cette affaire carrément horrible », a souligné Dimitri Doussot, président de l’Association des communes environnantes. Aussi, le préfet du département de la Haute-Saône, Michel Vilbois, est venu « à la rencontre des restaurateurs pour les soutenir et tenter de les faire changer d’avis ».