L’ambassadeur français Sylvain Itte est toujours au Niger, malgré l’exigence des putschistes de quitter le pays dans un délai de 48 heures. Cet ultimatum est désormais écoulé.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé dans un discours lundi que Itte demeurerait au Niger.
Vendredi, les putschistes ont informé Itte qu’il avait 48 heures pour quitter le Niger. Ils ont exigé son départ car l’ambassadeur a refusé de les rencontrer, selon le ministère nigérien des Affaires étrangères. De plus, les actions du gouvernement français vont à l’encontre des intérêts du Niger.
Macron a réitéré que la France condamne le coup d’État et soutient l’ancien président destitué Mohamed Bazoum. « Notre politique est claire : nous ne reconnaissons pas la junte militaire. »
Itte a écouté depuis la capitale nigérienne Niamey, d’après Macron. Dans son discours, Macron a évoqué plusieurs « situation difficiles » en Afrique, mentionnant notamment la situation au Soudan. En avril, une guerre a éclaté là-bas entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF) paramilitaires.
Le Niger est l’une des anciennes colonies africaines de la France. Actuellement, plus d’un millier de militaires français sont stationnés dans le pays. Ils ont aidé à lutter contre les groupes djihadistes, mais cette coopération a été interrompue par les putschistes.
Depuis que la junte militaire a pris le pouvoir, un fort sentiment anti-français règne au Niger. Les partisans des putschistes ont manifesté à plusieurs reprises contre l’influence française.
Comme le reste de l’Union européenne, la France a arrêté l’aide au développement au Niger après le coup d’État et a mis fin à la coopération économique avec le pays.
Paris soutient la CEDEAO. Cette organisation des pays d’Afrique de l’Ouest envisage d’intervenir si la situation au Niger ne s’améliore pas. La junte accuse la CEDEAO de se mettre au service de la France coloniale.
Avant d’intervenir, la CEDEAO voulait accorder une dernière chance à la junte militaire au Niger, a annoncé l’organisation le 19 août. La CEDEAO espérait contraindre les putschistes à rendre le pouvoir ce week-end-là. Si cela échouait, une intervention militaire aurait lieu. Cependant, jusqu’à présent, aucune intervention militaire de la part de la CEDEAO ou d’autres alliés n’a eu lieu.
Cela est remarquable, car précédemment, le commissaire de la CEDEAO, Abdel-Fatau Musah, avait indiqué que le « jour J » pour cette intervention militaire était déjà fixé. Il s’agirait d’une « intervention de courte durée » visant à « rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays ».