Début Societe Pascal Canfin n°2 sur la liste LREM : une « faute politique » pour les écolos

Pascal Canfin n°2 sur la liste LREM : une « faute politique » pour les écolos

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Pascal Canfin a confirmé mardi qu’il prendrait la place de numéro 2 sur la liste LREM aux européennes. Les écologistes voient dans ce choix de leur ancien compagnon de route une « faute politique lourde ».

En novembre 2018, il l’écrivait noir sur blanc sur Twitter : « Je ne souhaite pas être sur la liste En marche aux européennes car je veux garder ma liberté. » Pourtant, trois mois après, Pascal Canfin sera numéro 2 de la liste de la majorité pour le scrutin de mai prochain. L’intéressé l’a confirmé au Monde mardi, jour où LREM doit justement annoncer les 30 premiers noms de sa liste. Lundi après-midi, WWF France, dont il était depuis 2016 le directeur général, a annoncé sa démission dans un communiqué. Elle est effective le jour même « à partir de 18 heures », peut-on y lire.

La présence de Pascal Canfin ne fait pas de doute, assurait quelques heures plus tôt à l’AFP une source proche de la majorité. Au même moment, Europe Ecologie – Les Verts présentait son « plan d’action » pour les élections européennes dans son local de campagne, situé dans le 3e arrondissement de Paris.

Un choix « incompréhensible »
« Je ne vois pas ce que Pascal Canfin va faire dans cette galère », a réagi le patron des écologistes, David Cormand, interrogé sur cette éventualité. Rappelant que « sa propre ONG a considéré que les choses n’allaient pas » dans la politique menée par Emmanuel Macron, le secrétaire national va plus loin et dénonce une « faute lourde » de la part de celui qui était membre d’EELV et ministre avec Cécile Duflot dans le gouvernement de François Hollande (2012-2014), avant d’en partir après la nomination de Manuel Valls comme Premier ministre.

Un terme partagé par l’ensemble des écologistes présents lundi matin. « C’est incompréhensible pour un écolo sincère de rejoindre une majorité qui a tant renoncé », estime Yannick Jadot, qui devra donc affronter – si cela est confirmé – l’un de ses anciens compagnons de route. « C’est que la place doit être chaude… », poursuit la tête de liste d’EELV, qui se dit toutefois « attristé » de ce choix, et de celui de Pascal Durand, ancien secrétaire national écologiste, qui a également rejoint la majorité pour les européennes.

L’arrivée de Canfin « génère de la confusion »
Selon eux, l’arrivée de Pascal Canfin sur la liste En marche « génère de la confusion », alors que Nicolas Hulot avait, en quittant le gouvernement, clarifié les choses, en déclarant notamment ne « plus vouloir se mentir ». Idem pour le député Matthieu Orphelin qui écrivait à ses collègues, dans son mail de départ du groupe parlementaire LREM : « Nous ne sommes malheureusement au bon rythme sur aucun des grands chantiers de la transition. » Dans un communiqué publié lundi, ce dernier appelait à « une cohérence […] entre ambition affichée à l’Europe et réalité des politiques nationales […] au-delà de l’incarnation par des personnalités reconnues et des mots ».

Ça accrédite l’idée que Macron peut être un tant soit peu écolo

« Ça accrédite l’idée que Macron peut être un tant soit peu écolo », regrette le porte-parole national Julien Bayou. « Je suis étonné que quelqu’un qui disait qu’il fallait construire une offre politique écologiste fasse ce choix-là », renchérit pour sa part Stéphane Pocrain, conseiller du candidat Yannick Jadot.

Deux nouvelles têtes sur la liste EELV
Pour autant, même s’ils dénoncent cette « confusion » des genres, les écologistes ne croient pas que cela puisse avoir un impact dans les urnes en leur défaveur. « Les écologistes voteront écolo! », estime Stéphane Pocrain. Et pour eux, Pascal Canfin n’a pas le poids d’un Nicolas Hulot dans l’opinion publique. Avec le presque ex-patron de WWF France, En marche espère pourtant mordre sur l’électorat écologiste qui avait largement voté pour Emmanuel Macron en 2017.

« Quand ils [Canfin et Durand, NDLR] seront sur la liste avec des membres de la FNSEA et des chasseurs, ce sera à eux de se justifier », dénonce encore Yannick Jadot, qui s’interroge aussi sur le groupe politique européen auquel ils appartiendront en cas d’élection. « Connaissant Pascal Durand, s’il est élu, dans trois mois, il est chez les Verts… », prédit un autre des présents.

En attendant, EELV poursuit sa campagne européenne. Lundi matin, ils ont présenté les axes forts de leur programme (un traité environnemental européen, une banque européenne du climat, une constituante européenne…) mais aussi deux nouvelles personnalités qui les rejoignent à deux mois du scrutin : l’élu et paysan agronome Benoît Biteau (11e position) et le président de Biocoop, Claude Gruffat (13e position).

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