L’Iran a appelé l’ambassadeur de France dans le pays sur le tapis à cause de caricatures sur l’ayatollah iranien Ali Khamenei dans Charlie Hebdo. L’hebdomadaire satirique français a publié les caricatures pour soutenir les manifestations de plusieurs mois en Iran.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a critiqué la France pour ses caricatures.
« La France n’a pas le droit d’insulter le caractère sacré des pays et des nations islamiques sous couvert de liberté d’expression », a déclaré un porte-parole au Guardian. « L’Iran attend des explications et des compensations de la part du gouvernement français. Nous voulons qu’elle condamne la publication inacceptable. »
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a écrit sur Twitter que » l’acte insultant et indécent » de la France ne restera pas sans conséquences. Il n’a pas dit quelles seraient ces conséquences. « Nous ne permettrons pas au gouvernement français de franchir ses frontières. Elle a choisi le mauvais côté. »
Charlie Hebdo voulait montrer son soutien aux manifestants en Iran
L’une des caricatures de Charlie Hebdo représente un religieux avec un turban tendant la corde d’un bourreau alors qu’il se noie dans le sang. Une autre caricature montre Khamenei accroché à un trône géant au-dessus des poings levés des manifestants. Des caricatures du chef spirituel dans des scènes sexuellement explicites ont également été publiées.
« C’était une façon de montrer notre soutien aux hommes et aux femmes iraniens qui risquent leur vie pour défendre leur liberté contre le régime qui les opprime depuis 1979″, a écrit Laurent Sourisseau, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, mieux connu sous le nom de » Riss. »
Nathalie Loiseau, députée française au Parlement européen, a décrit la réponse de l’Iran comme une tentative d’ingérence et une menace pour Charlie Hebdo. « Que ce soit parfaitement clair: le régime répressif et théocratique de Téhéran ne peut pas enseigner à la France. »
Les caricatures mènent à la division en France
En France, les caricatures de l’hebdomadaire satirique entraînent également des divisions, écrit Le Guardian. Les critiques y voient une provocation inutile, tandis que les partisans y voient une forme de liberté d’expression.
Le pays était uni à propos de Charlie Hebdo en 2015, lorsque des hommes armés islamistes ont commis une attaque meurtrière contre les rédacteurs en chef de l’hebdomadaire. Ils voudraient venger le prophète Mahomet suite aux caricatures que le journal a publiées plus tôt.