Les Européens prennent conscience de l’impact de l’UE sur leur vie quotidienne. Dans le même temps, une courte majorité de résidents de l’UE se déclare satisfaite du fonctionnement démocratique de l’Union. C’est ce qui ressort d’un sondage Eurobaromètre, réalisé exactement un an avant les élections européennes de l’année prochaine.
C’est un énorme cliché, mais on peut prouver n’importe quoi avec des chiffres. C’est pourquoi il faut toujours être prudent lorsqu’on réalise des sondages, surtout lorsqu’ils sont commandés par une institution – en l’occurrence le Parlement européen – qui est elle-même confrontée à un grave problème d’image. Pour cet Eurobaromètre, plus de 26 000 personnes ont été interrogées personnellement en mars dans tous les États membres de l’UE. Le sondage a été réalisé deux mois à peine après l’éclatement du grand scandale de corruption au Parlement européen. Il n’est donc pas invraisemblable que cette affaire peu recommandable ait quelque peu influencé les résultats.
Par rapport à l’automne dernier, les citoyens de l’UE sont un peu moins nombreux à être « tout à fait positifs » à l’égard de l’UE (45 % aujourd’hui contre 47 % en 2022). En fait, 17 % des personnes interrogées (contre 14 % en 2022) expriment une opinion « totalement négative » à l’égard de l’UE. Il y a également du travail à faire pour le Parlement européen lui-même : 37 % des personnes interrogées ont une opinion positive, 43 % sont plutôt neutres et 19 % sont carrément négatives. Six Européens sur dix considèrent également qu’il est peu probable qu’ils votent l’année prochaine.
Si l’on examine les résultats par domaine politique, il est frappant de constater qu’il existe au moins un thème majeur sur lequel au moins la moitié des personnes interrogées – tant dans notre pays que dans le reste de l’UE – se montrent carrément insatisfaites de l’approche adoptée par l’UE ces dernières années : la politique d’asile et d’immigration. 53 % des compatriotes interrogés se déclarent « pas du tout satisfaits » de la politique migratoire européenne, tandis que 45 % sont d’accord. Deux pour cent ne se prononcent pas. Les Belges sont donc encore plus critiques que le reste de l’UE, où la moitié des personnes interrogées rejettent la politique européenne en matière d’asile et de migration.
Il est remarquable que le communiqué de presse officiel du Parlement européen ne dise pas un mot de ce rejet plutôt frappant. Pourtant, c’est précisément cette politique migratoire – ou l’absence de politique migratoire – qui divise fermement l’UE depuis plusieurs années, et cette question figure également en bonne place dans l’agenda politique d’un nombre croissant d’États membres de l’UE. Pourtant, les citoyens européens ne sont pas toujours cohérents dans leurs réponses. Dans la liste des sujets qu’ils souhaitent voir traiter en priorité par le Parlement européen, l’asile et la migration occupent une place remarquablement basse. Mais dans le même classement, le droit de demander l’asile contre les persécutions se retrouve en bas de l’échelle. Comprenez si vous pouvez comprendre.