À 56 ans, Eric est considéré comme le plus grand collectionneur de Barbie en France. Dans son appartement de Lyon, une pièce de 9 m² héberge ses 400 poupées, soigneusement installées derrière des vitrines. Suivez le guide.
« Je sais très vite si on veut m’inviter à un dîner de cons ou si ma passion intéresse. » Eric voit venir de loin les moqueurs. Un homme, de plus de 50 ans, qui collectionne les Barbie. Forcément, ça intrigue certains. « Non, je ne joue pas à la poupée, j’ai passé l’âge, insiste ce commercial, qui vit à Lyon. Après une journée stressante dans les chiffres, réparer une Barbie qui ne parle plus, me renseigner sur un modèle, ça me plaît. Et socialement, c’est intéressant. Je ne serais jamais allé en Allemagne ou en Belgique, sans les conventions. »
Ici, pas besoin de voyage. Dans son appartement décoré avec soin, une pièce de 9 m² dédiée à ses poupées nous emmène dans un autre monde, peuplé de plus de 400 Barbie. De la première avec son maillot de bain rayé de 1959 à la dernière Fashionistas, en passant par les plus insolites Chantal Goya, le Ken Johnny Hallyday ou encore des modèles parlants, chacune a son histoire.
UNE RÉFÉRENCE EN FRANCE
Son impressionnante collection a fait de lui une référence en France. Pas le plus grand en nombre. « Mais quand Mattel (le fabriquant allemand) a besoin de renseignements sur la France, c’est moi qu’ils appellent. » Eric a construit sa réputation à coups de conventions, de conférences, de littérature (lire par ailleurs) et de sérieux. La preuve avec cette dédicace personnalisée de Ruth et Elliot Handler, les créateurs de Barbie, accrochée au mur. Certaines pièces d’Eric ont même figuré au Musée des Arts décoratifs de Paris pour une exposition. « On aurait dit qu’ils venaient chercher des tableaux. »
LES DÉBUTS
Le point de départ ? Sa poupée pour garçons Big Jim (sorte d’ancêtre de Ken) avait besoin de compagnie. La Barbie des années 60 de sa tante Nicole passait par là, ils allaient bien ensemble. Une romance est née, si marquante que, plusieurs années plus tard, lorsqu’il retombe sur le modèle de sa tante au Musée de la poupée à Paris en 1995, Eric veut à tout prix retrouver cette Barbie. « J’en ai achetées qui lui ressemblaient mais je ne trouvais pas exactement celle-ci. Je me disais qu’une fois que je l’aurais, j’arrêterais. Mais, j’ai mis le doigt dans l’engrenage. » À 31 ans, sa collection commençait. Et ne s’est plus jamais arrêtée.