Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés samedi devant la base militaire française dans la capitale du Niger. Ils protestent contre la présence de l’ancienne puissance coloniale et demandent le départ des troupes françaises.
Depuis le coup d’État il y a un peu plus d’un mois, un fort sentiment anti-français règne au Niger. Les partisans des putschistes ont manifesté à plusieurs reprises contre l’ancienne puissance coloniale devant l’ambassade française et une base militaire.
Le gouvernement français ne reconnaît pas la nouvelle junte et souhaite le rétablissement du président précédent dans ses fonctions. Après le coup d’État, la France, tout comme le reste de l’Union européenne, a cessé l’aide au développement au Niger et mis fin à la coopération économique avec le pays.
La semaine dernière, le sentiment anti-français au Niger a atteint son paroxysme. Le nouveau ministre nigérien des Affaires étrangères avait ordonné à l’ambassadeur français de quitter le pays dans les 48 heures, mais celui-ci a ignoré cet ordre.
La réunion devant la base militaire dans la capitale Niamey est la plus grande manifestation contre les Français depuis le coup d’État, rapportent des journalistes de l’agence de presse Reuters.
Cela suggère que le soutien à la junte militaire ne diminue pas, selon Reuters, tout comme le rejet de l’influence que l’ancienne puissance coloniale exerce toujours au Niger.
Lors des manifestations, la gorge d’une chèvre habillée en vêtements français a été coupée. Des manifestants ont également porté des cercueils vides avec le drapeau français dessus. D’autres ont brandi des pancartes appelant les Français à quitter le pays.
« Ils ont pillé nos ressources naturelles, et nous en sommes conscients. Donc maintenant, ils doivent partir », a déclaré l’un des manifestants à Reuters. Le Niger est responsable d’environ 7 % de l’approvisionnement mondial en uranium. En particulier, la France a extrait beaucoup de cette ressource du pays à bas coût.
La France compte environ quinze cents soldats dans le pays. Les troupes occidentales stationnées au Mali et au Burkina Faso pour lutter contre le djihadisme ont dû partir au cours des deux dernières années après les coups d’État. De nombreuses troupes ont été déplacées vers le Niger, et ce pays souhaite également maintenant le départ des troupes de l’ancienne puissance coloniale.
