Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance des régions séparatistes de Louhansk et de Donetsk et ordonné l’envoi de soldats dans le cadre d’opérations de « maintien de la paix » dans la région. Une attitude aussitôt dénoncée par la communauté internationale, tandis que les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne se préparent à infliger de nouvelles sanctions à Moscou.
Le marché des changes a ainsi frôlé les barres symboliques passées fin janvier, soit 80 roubles pour un dollar et 90 roubles pour un euro. La Banque centrale de Russie avait alors été contrainte de suspendre l’achat de devises étrangères pour tenter de soutenir sa devise. Autre signe de l’inquiétude des investisseurs, la tonne de nickel a atteint près de 25000 dollars ce lundi, un sommet inconnu depuis plus de 12 ans.
La tension est brutalement remontée entre la Russie et l’Ukraine. Lundi matin, Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé un poste-frontière russe, détruisant une structure sans faire de victime, ce que les autorités ukrainiennes ont démenti, évoquant un acte de désinformation russe. Moscou a ensuite affirmé avoir tué cinq «saboteurs» venus d’Ukraine en territoire russe, ce que Kiev a encore démenti. Dans la soirée, Vladimir Poutine a annoncé qu’il reconnaissait l’indépendance des régions séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine. Une décision condamnée par les Etats-Unis comme le Royaume-Uni et la France ainsi que l’ONU.
Les marchés craignent qu’un incident, réel ou mis en scène, ne soit utilisé comme prétexte pour une offensive russe contre l’Ukraine. Les combats entre l’armée ukrainienne et les séparatistes prorusses soutenus par Moscou redoublent d’intensité depuis trois jours dans l’Est de l’Ukraine, une région située à la frontière de la Russie.
Les marchés asiatiques ont été les premiers à réagir ce matin. Le Nikkei 225 de la Bourse de Tokyo a clôturé en baisse de 1,7%, tandis que le Hang Sang cédait 2,9% à l’approche de la clôture à Hong Kong où le producteur d’aluminium russe Rusal chute d’ailleurs de 18%. Le CSI 300 chinois plie pour sa part de 1,3%.
La devise russe dévissait également. Le rouble a brièvement passé la barre des 90 roubles pour un euro (90,3) avant de se stabiliser autour de 89,5 roubles/euro. Face au dollar, le rouble a culminé à 79,7 le dollar avant de redescendre à 79,1 roubles/dollar.
Les contrats futures sur indices américains suivent le mouvement avec des baisses de respectivement 1,3% pour le Dow Jones et 2,2% pour le Nasdaq 100. Wall Street était fermée hier pour le Presidents’ Day.
La Bourse de Paris s’oriente vers un nouveau repli en ouverture, la reconnaissance par Vladimir Poutine de deux régions séparatistes de l’est de l’Ukraine renforçant l’aversion envers les actifs à risque.
Eurofins Scientific a relevé ses prévisions de résultats pour 2022 et 2023 et s’est fixé de nouveaux objectifs pour 2024 en tablant sur une croissance organique annuelle moyenne de 5% et un chiffre d’affaires potentiel issu des acquisitions de 250 millions d’euros par an.
Sur le plan macroéconomique, l’institut Ifo dévoilera à 10 heures son indice du climat des affaires en Allemagne en février. Trois indicateurs américains animeront l’après-midi : l’indice S&P Core-Logic des prix de l’immobilier en décembre, l’enquête PMI Markit d’activité manufacturière de février et l’indice de confiance du consommateur tel qu’établi par le Conference Board pour le même mois.
Le répit fut bref. Après avoir fait un petit pas en avant dans la matinée, les marchés font de nouveau grise mine. La Bourse de Paris a cédé 2,04% à 6.788,34 points, déprimée par la crise en Ukraine. Ailleurs en Europe, Francfort et Milan ont perdu un peu plus de 2%. Quant à l’Eurostoxx 50, indice européen de référence, il a reculé de 2,17%.
La crise géopolitique a renforcé l’incertitude sur les marchés, poussant notamment les investisseurs à revoir à la baisse leurs anticipations concernant l’ampleur du prochain relèvement des taux de la Réserve fédérale américaine. La probabilité d’une hausse de 50 points de base du taux des Fed funds en mars est désormais estimée à 21%, selon l’outil FedWatch de CME Group. Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à 10 ans est repassé sous 1,9% à 1,8664%.
L’espoir d’une désescalade dans les tensions entre Moscou et Kiev a été sérieusement mis à mal après la reconnaissance par Vladimir Poutine de deux régions séparatistes de l’est de l’Ukraine. En conséquence, les valeurs refuge comme l’or sont recherchées, l’once de métal précieux a touché un nouveau plus haut de six mois à 1.911, 56 dollars, tandis que les cours du pétrole poursuivent leur ascension vers le seuil des 100 dollars après un pic de 7 ans à 97,66 dollars.
Worldline a confirmé ses principaux objectifs financiers après avoir publié un excédent brut d’exploitation annuel de 933 millions d’euros, en hausse de 33%.
Les indices boursiers russes chutaient pour leur part de plus de 10%. L’indice principal de la Bourse de Moscou, le RTS (libellé en dollars), a terminé la journée sur un plongeon de plus de 13% à la fermeture, et de plus de 24% depuis le début de l’année. L’IMoex, libellé en roubles, chutait, lui, de plus de 10% à la même heure.