Les auteurs du coup d’État qui ont pris le pouvoir au Niger en juillet affirment que la France maintient des troupes prêtes dans les pays voisins de ce pays d’Afrique de l’Ouest en vue d’une intervention militaire.
La France a des militaires dans différents États membres de la CEDEAO, la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. La CEDEAO a menacé à plusieurs reprises le mois dernier d’intervenir militairement au Niger si les putschistes ne renonçaient pas au pouvoir.
Dans une déclaration lue à la télévision nationale, la junte a affirmé que la France prépare une attaque contre le Niger en collaboration avec la CEDEAO. Selon la junte, la France a notamment acheminé des hélicoptères supplémentaires et des véhicules blindés en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Sénégal.
Depuis le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, les tensions avec la France se sont accrues. Tout comme d’autres pays occidentaux, la France ne reconnaît pas l’autorité des militaires et a condamné le coup à plusieurs reprises. Le Niger était une colonie française jusqu’en 1960.
La France maintient une force militaire d’environ 1500 soldats au Niger, mais la junte a résilié plusieurs accords de coopération militaire. Selon des initiés, des pourparlers ont eu lieu la semaine dernière entre les deux pays concernant le retrait des troupes françaises, que les putschistes estiment être illégalement stationnées au Niger. À Niamey, la capitale, des milliers de partisans de la junte manifestent quotidiennement devant une base militaire française.
Fin août, la junte nigérienne a ordonné l’expulsion de l’ambassadeur français du pays. À ce jour, il n’a pas obéi à cette demande. Peu de temps après le coup d’État, des manifestants favorables aux putschistes ont attaqué l’ambassade française dans la capitale Niamey. Ils n’ont pas réussi à pénétrer dans le complexe de l’ambassade, mais ont causé des dégâts. En conséquence, la France a évacué des centaines de ses ressortissants du Niger.
