Le quotidien français Le Monde cite plusieurs hypothèses et raisons du refroidissement des relations entre la France et le Maroc.
Le journal a récemment publié un long article consacré au refroidissement des relations entre le Maroc et la France, sous le titre « Le Grand éloignement entre le Maroc et la France ». Les restrictions de visas, la question du Sahara, les relations franco-algériennes, les soupçons d’espionnage marocain avec le logiciel israélien Pegasus, perçus comme des pratiques « déloyales » à Paris… Autant de questions qui mettent la pression sur les relations entre Rabat et Paris. Cependant, selon Abdelmalek Alaoui, chercheur dans le domaine des communications et président de l’Institut Marocain de Renseignement Stratégique, les causes des tensions entre les deux pays se situent à un niveau différent.
« Le cœur du problème réside dans le fait que le Maroc a montré qu’il voulait aussi jouer en eredivisie. C’est devenu une puissance régionale émergente qui veut s’affranchir d’une relation asymétrique avec Paris », explique l’expert.
Il souligne que le « développement doctrinal » de Rabat conduit le pays à « diversifier ses partenaires » et à conclure une alliance militaire hybride avec Israël. Aussi, la production conjointe de vaccins avec la Chine ou la coopération nucléaire civile avec la Russie sont autant de preuves de libération qui dérangent grandement la France, habituée à un « Tablier »africain discipliné.
L’auteur de l’article explique que « La France s’offusquerait même de l’implication économique du Maroc dans la région subsaharienne. Il y a actuellement une sorte de rivalité entre les deux pays sur certains marchés comme le secteur bancaire ou même l’industrie de l’armement, où Rabat se voit comme un futur exportateur grâce au transfert de technologie israélien », dit-il. « La France est consciente que l’alliance entre le Maroc et Israël lui donne de la concurrence en Afrique », a déclaré Nizar Derdabi, ancien officier de la Gendarmerie royale et expert en sécurité. À l’avenir, cette concurrence entre le Maroc et la France en Afrique continuera de s’intensifier.