Début Societe ISF, 80km/h, « gens qui déconnent »… Les 7 phrases de Macron qui ont marqué le lancement du grand débat

ISF, 80km/h, « gens qui déconnent »… Les 7 phrases de Macron qui ont marqué le lancement du grand débat

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Emmanuel Macron a lancé mardi le grand débat national à l’occasion d’un déplacement dans l’Eure, où il a notamment lancé à 600 maires : « Je vous entends. » Et officialisé quelques pistes de réflexion.

Le grand débat a officiellement été lancé mardi dans l’Eure, où Emmanuel Macron a effectué un déplacement en trois temps. Le Président s’est d’abord rendu à Gasny, où il a assisté à un conseil municipal, avant de déjeuner dans une pizzeria de Vernon avec des retraités et commerçants. Il s’est ensuite rendu à Grand Bourgtheroulde, où l’attendaient 600 maires. Ces derniers lui ont rendu compte le contenu des cahiers des doléances ouverts dans leurs mairies. Bombardé de questions, le chef de l’Etat a officialisé quelques pistes de réflexion, évoquant l’ISF, les 80 km/h ou encore les collectivités locales.

1 – « Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui ‘déconnent' »
A l’occasion de sa première étape à Gasny, dans l’Eure, Emmanuel Macron a répondu aux critiques des membres du conseil municipal, dont certains revendiquaient leur soutien aux Gilets jaunes. A cette occasion, le chef de l’Etat a, pour la première fois publiquement, employé l’expression « Gilets jaunes », qualifiant le mouvement de « chance pour qu’on puisse réagir plus fort et plus profondément ».

Devant cet auditoire, Emmanuel Macron a abordé le thème de la pauvreté et expliqué : « Une partie du traitement de la pauvreté est dans les personnes qui vivent en situation de pauvreté. Pas dans le face-à-face entre ceux qui profiteraient d’un côté et ceux qui seraient les vaches à lait de l’autre. Elle est dans un travail collectif très fin. »

Et de conclure : « Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui ‘déconnent’. » Une phrase aussitôt critiquée par l’opposition, pointant par exemple « le mépris du Président pour les Français », selon l’expression de Valérie Boyer (LR).

2 – « Toutes les questions sont ouvertes […] Il ne doit pas y avoir de tabou »
Après un passage à Vernon, Emmanuel Macron a rejoint Grand Bourgtheroulde, où il s’est exprimé devant 600 maires, venus de toute la Normandie. « Il y a 35 questions » dans la lettre aux Français, mais « au-delà de celles qui sont écrites, toutes les questions sont ouvertes », a expliqué le Président dans un propos introductif.

« S’il y a des questions intelligentes, des sujets que je n’ai pas vus qui émergent, ils seront aussi pris. Il ne doit pas y avoir de tabou au moment où l’on se parle », a-t-il complété avant de condamner la « violence », dont « il ne sort rien », et la « démagogie », « parce que l’addition des colères n’a jamais fait une solution ».

3 – « C’est pas parce qu’on remettra l’ISF que la situation d’un seul Gilet jaune va s’améliorer. Ça, c’est de la pipe! »
« La question de l’ISF n’est ni un tabou ni un totem », a assuré Emmanuel Macron en réponse aux interpellations des élus locaux sur le sujet. Il a toutefois défendu sa mesure, jugeant qu’il ne s’agissait pas d’un impôt productif : « Voilà pourquoi je crois à cette réforme : les gens qui étaient vraiment fortunés, cela faisait longtemps qu’ils étaient partis. »

Le chef de l’Etat a ensuite enchaîné les expressions pour étayer son plaidoyer contre un retour à l’ISF : « Faut pas raconter des craques. C’est pas parce qu’on remettra l’ISF comme il était il y a un an et demi que la situation d’un seul gilet jaune s’améliorera. Ça c’est de la pipe! » Rires dans l’assistance. « Il faut s’attaquer aux inégalités, a encore estimé le Président. Pour moi, la vraie inégalité, c’est l’inégalité de destin… Et ça, ce n’est pas l’ISF qui le corrige. »

4 – Sur les 80 km/h, « il n’y a pas de dogme »
Emmanuel Macron s’est déclaré favorable mardi à des aménagements pour faire en sorte que la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires soit « mieux acceptée » par les Français tout en étant « efficace ». « Il faut ensemble que l’on trouve une manière plus intelligente de le mettre en oeuvre. Il n’y a pas de dogme », a déclaré le Président, en appelant les maires à « faire des propositions » sur ce dossier qui « fait partie du débat ».

Plus tard, lors des échanges, plusieurs maires sont revenus sur le sujet en évoquant la proposition de 28 présidents de départements, transmise en mars dernier au Premier ministre Edouard Philippe, de décider au cas par cas et de repasser aux 90 km/h sur certaines routes après une évaluation par les préfets.

5 – « Il n’y a personne depuis De Gaulle qui a fait plus pour les maires que moi »
Emmanuel Macron, qui a froissé une partie des élus locaux en n’assistant pas au dernier congrès de l’Association des maires de France, a été interpellé sur ses relations tumultueuses avec les collectivités locales. « Il y a un sentiment de déprise des élus locaux, en particulier quand ils sont dans la ruralité, de ne pas être respectés par l’Etat et accompagnés, a-t-il reconnu. C’est là, je ne vais pas le nier. »

« Il n’y a personne dans mes prédécesseurs depuis le général De Gaulle, qui a fait plus avec ou pour les maires depuis qu’il a été élu. C’est une réalité. Je me permets juste de dire ce qui est un état de fait », a-t-il toutefois assuré, évoquant les « effets pervers » de la loi Notre. Cette dernière, votée sous la majorité précédente en 2015, avait réorganisé les collectivités locales en 2015 en renforçant les pouvoirs des régions et des intercommunalités.

6 – Sur le référendum d’initiative citoyenne, Macron refuse l’idée « de concurrence entre les formes de démocratie »
Emmanuel Macron a fait part de réserves sur le référendum d’initiative citoyenne (RIC), l’une des revendications les plus partagées par les Gilets jaunes. « On ne doit pas créer une situation de concurrence entre les formes de démocratie » directe et représentative, a-t-il plaidé avant de suggérer la mise en place d' »une forme de verrou, quand le peuple s’est exprimé par référendum sur un sujet ». Si « un référendum d’initiative citoyenne qui chaque matin peut revenir sur ce que les parlementaires ont voté, là on tue la démocratie parlementaire », a-t-il expliqué avant d’ajouter : « Il faut de l’expression citoyenne mais il ne doit pas en avoir sur tous les sujets. »

7 – « Moi, là où j’habite, en traversant la rue, je peux vous dire on en trouve [du travail] »
Alors qu’il répondait à une question sur la mobilité en zone rurale, Emmanuel Macron a expliqué « qu’on a dit à nos concitoyens, tu veux un boulot, tu dois venir travailler dans la grande ville ». « Tu traverses la rue », l’ont interrompu ironiquement plusieurs des 600 maires réunis dans le gymnase de Grand Bourgtheroulde, déclenchant des rires dans l’assistance. « Moi, là où j’habite, en traversant la rue, je peux vous dire on en trouve », du travail, a-t-il rétorqué sans se démonter, en allusion au quartier huppé autour de l’Elysée.

« Parfois, on fait des caricatures, en pensant que ce qu’on dit un moment à quelqu’un, de bonne foi, ce serait un message vers tous les Français, a-t-il ensuite regretté. On est au temps du numérique, de l’info en continu, je suis comme ça je ne changerai pas. » En septembre, le chef de l’Etat avait lancé à un jeune chômeur, en marge des journées du patrimoine à l’Elysée, qu’il n’avait qu’à traverser la rue et chercher du travail dans les cafés-restaurants environnants.

En marge de la rencontre de Grand Bourgtheroulde, des Gilets jaunes refoulés par les CRS
Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène mardi face à une centaine de Gilets jaunes et deux hommes ont été interpellés non loin de l’endroit où se déroulait la rencontre avec les maires, à Grand Bourgtheroulde. Les gendarmes ont fait une première fois usage de lacrymogène alors que les manifestants tardaient à reculer, comme le leur demandaient les forces de l’ordre.

« Des manifestants ont agressé des gendarmes », a indiqué à l’AFP un gendarme interrogé sur la raison des gaz lacrymogènes. Nombre de manifestants ont exprimé leur colère puis entonné la Marseillaise, après l’usage de gaz lacrymogène. Auparavant, ils avaient scandé « Macron démission ».

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