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Européennes : la liste Gilets jaunes perd un candidat et son directeur de campagne

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En moins de 24 heures, Marc Doyer, candidat sur la liste « RIC » présentée par des Gilets jaunes en vue des européennes, et le directeur de campagne Hayk Shahinyan ont annoncé leur retrait. « Je ne veux pas nuire au reste de la liste », justifie auprès du JDD le premier, attaqué ces derniers jours sur son passé de Marcheur.

Il souhaite sortir de la « spirale infernale » dans laquelle il dit avoir été plongée depuis la semaine dernière. Marc Doyer, 53 ans, confirme lundi au JDD son retrait de la liste de Gilets jaunes qui entend participer aux élections européennes, après avoir rédigé un premier tweet en ce sens dimanche soir. Ce directeur commercial y figurait à la huitième position, sur les 10 noms annoncés la semaine dernière. « A partir du moment où je suis la cible de toutes les attaques depuis, je me retire. Je ne veux pas nuire au reste de la liste », explique celui qui dit avoir reçu de nombreuses menaces de mort, principalement à cause de son passé au sein de La République en marche.

Marc Doyer avait quitté le mouvement présidentiel en décembre. Peu avant, il avait diffusé sur les réseaux sociaux une photo de lui portant un Gilet jaune avec un t-shirt « Emmanuel Macron président », en voulant ainsi marquer son « soutien » au mouvement social. Mais cette image a surtout provoqué de nombreuses attaques contre lui, explique-t-il. « Je ne cède pas aux menaces, mais mon engagement [sur la liste Gilets jaunes conduite par Ingrid Levavasseur, NDLR] est perçu comme une ambiguïté. Je critique suffisamment les politiciens actuels pour ne pas écouter les citoyens, je n’ai pas envie de faire la même chose », précise-t-il encore.

Le directeur de campagne se retire pour « réfléchir »
Outre Marc Doyer, la liste Gilets jaunes a enregistré un deuxième retrait lundi : celui de son directeur de campagne, Hayk Shahinyan, l’un des principaux visages de ce groupe de Gilets jaunes qui se sont lancés dans la bataille des européennes. « J’ai pris la décision de me retirer de toutes mes activités, revenir à Lyon, et prendre une semaine pour analyser, réfléchir, préparer des propositions, et prendre du recul », écrit sur sa page Facebook cet homme originaire de Dieppe (Seine-Maritime).

« J’ai toujours pensé que douter, à une dose raisonnable, est un signe de sagesse et d’intelligence, se poser des questions, se remettre en question, corriger ce qui doit être corrigé », affirme-t-il également. Hayk Shahinyan avait lui-même été visé, notamment par la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, sur son passage au Mouvement des jeunes socialistes il y a huit ans. Il précise dans son message sur Facebook que « la blessure grave » du Gilet jaune Jérôme Rodrigues samedi à Paris, « l’approche de la grève générale illimitée » à l’appel de la CGT ainsi que « la fin du grand débat et les déceptions évidentes qui vont suivre » sont autant de raisons à sa décision de prendre du recul.

Un tweet a joué comme « déclic » pour Marc Doyer
Marc Doyer, lui, explique au JDD le « déclic » à l’origine de sa décision : un tweet diffusé dimanche soir et montrant une intervention d’un Gilet jaune, Pierre Vila, sur LCI. Cet homme évoquait le cas de « ce monsieur, Marc Doyer, qui le 13 décembre postulait pour être candidat sur la liste des européennes de La République en marche ». « Vous vous dites ‘qu’est-ce que c’est que ce cirque?’. C’est de l’arnaque, de la manipulation », affirmait-il. « Il suffit d’aller sur le site de LREM pour voir que les candidatures étaient closes le 19 novembre! », s’indigne en réponse Marc Doyer, pour qui cela a été l’accusation de trop, même s’il confirme avoir effectivement postulé pour une investiture LREM, avant de faire marche arrière.

Je pars, on ne pourra plus me rapprocher d’être là pour attendre quelque chose

« Je passe pour un infiltré d’En marche sur cette liste, alors que je suis moi-même déçu par Macron. On n’a pas compris ma démarche. Je ne suis pas venu sur cette liste pour me faire un salaire. Donc je pars, on ne pourra plus me reprocher d’être là pour attendre quelque chose », affirme encore Marc Doyer. Il dit avoir informé ses camarades dimanche soir de sa décision, après avoir séché une réunion préparatoire plus tôt dans la journée. « Ils n’étaient pas d’accord », assure l’ancien Marcheur, qui concède aussi que lui et ses colistiers ont pu commettre des « maladresses ». Comme celle d’avoir nommé leur liste « Ralliement d’initiative citoyenne », en reprenant l’acronyme RIC qui fait directement référence au référendum d’initiative citoyenne réclamé avec force par les Gilets jaunes.

« Le problème, c’est que les gens n’ont pas compris notre démarche », répète-t-il. « Ce mouvement appartient à tout le monde et à personne. Nous, on a voulu en faire quelque chose », conclut Marc Doyer, qui craint désormais que rien ne bouge sans traduction politique à cette contestation. C’est en tout cas l’ambition de la liste présentée la semaine dernière et qui, désormais, devra faire sans deux de ses représentants.

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