Début Societe Depuis juillet, Macron a une nouvelle stratégie de communication : le mea culpa

Depuis juillet, Macron a une nouvelle stratégie de communication : le mea culpa

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Laissant derrière lui le président de la parole rare, Emmanuel Macron multiplie les interventions médiatiques, reconnaissant des difficultés sur son rapport aux Français. En moins de cinq mois, il a fait quatre mea culpa. Sur la forme, mais pas sur le fond.

Après les annonces faites par son Premier ministre pour répondre au mécontentement sur le prix des carburants, Emmanuel Macron était sur TF1 mercredi soir, depuis le porte-avions Charles de Gaulle. L’occasion pour le Président, qui multiplie les médias ces derniers temps, de faire de la pédagogie autour de sa politique. « La parole rare était utile au début [du quinquennat] après deux présidents assez bavards », estime un député LREM et cadre du parti, affirmant qu’il est désormais « nécessaire d’occuper le terrain ». « La figure que les Français attendent c’est Emmanuel Macron. »

Au cours de ces interventions, le chef de l’Etat a certes défendu sans ciller sa politique, mais également fait quatre mea culpa sur la forme de son action et son rapport aux Français.

1 – « Je n’ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants »
Sur TF1 mercredi soir, Emmanuel Macron a demandé aux Français de lui laisser du temps pour mener « la transformation en profondeur du pays ». Mais alors que lui sont parfois reprochées des sorties jugées méprisantes, le chef de l’Etat a fait son autocritique, admettant ne pas avoir « réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants ». Il a aussi affiché sa volonté de « décider peut-être d’une manière différente », « pas tout à Paris » et en allant « se confronter au terrain beaucoup plus ».

« Nos concitoyens aujourd’hui veulent trois choses : qu’on les considère, qu’on les protège, qu’on leur apporte des solutions. Pas des déclarations. Des solutions. La considération, on ne l’a sans doute pas assez apportée », a insisté Emmanuel Macron, pour qui « cette réconciliation entre la base et le sommet […] est au coeur de ce qui [l’]’attend dans les mois à venir ».

2 – « Parfois, […] j’ai pu déranger ou choquer certains »
Le 16 octobre, Emmanuel Macron avait pris la parole après l’annonce du remaniement gouvernemental. Dans son allocution, enregistrée à l’Elysée, il revenait – non pas sur le fond – mais sur la forme de son action. « Ces derniers mois ont pu rendre moins perceptible le sens [de mon action] d’abord parce que parfois par ma détermination ou mon parler vrai, j’ai pu déranger ou choquer certains », avait alors déclaré le président de la République.

Là encore, il avait rappelé ne pas vouloir « changer de cap » politique, évoquant la transformation de l’Etat et de la fonction publique, la réforme des retraites, la sécurité. « Je sais qu’il y a de l’impatience et je la partage, mais le temps que nous prenons est celui de nos institutions », avait expliqué Emmanuel Macron, en appelant les Français à faire bloc derrière lui : « Aucune amélioration n’est possible, ni durable, si notre nation n’est pas plus forte. […] Nous ne sommes pas 66 millions d’individus séparés, mais bien une nation qui se tient par mille fils tendus. »

3 – Les ‘Gaulois réfractaires’? « C’était une erreur, je l’assume »
En deux temps. Le 29 août, en visite au Danemark, Emmanuel Macron qualifie les Français de « Gaulois réfractaires au changement » devant la reine Margrethe II. A l’opposé, il louait « l’exemple extraordinairement inspirant » du modèle danois, rendant hommage à ce « peuple luthérien qui a vécu des transformations ces dernières décennies ». La petite phrase avait fait polémique en France. Un mois plus tard, interrogé à ce sujet par un journaliste de Quotidien, le chef de l’Etat – qui avait d’abord plaidé l’humour – avait reconnu une « erreur ». « C’est une erreur, et je l’assume », avait alors déclaré Emmanuel Macron. Et d’ajouter : « C’était une erreur de le réduire comme ça parce que ça nourrit toutes ces espèces de confusions. »

4 – « Je sais que je ne peux pas tout, que je ne réussis pas tout »
Pour la seconde fois depuis son arrivée à l’Elysée, Emmanuel Macron s’adressait aux parlementaires réunis à Versailles. Voulant expliquer le sens de sa politique, le chef de l’Etat avait laissé entendre une forme d’humilité en déclarant, avant l’affaire Benalla : « Je ne peux pas tout, je ne réussis pas tout. » Mais il ajoutait dans la foulée, affichant sa détermination à transformer le pays : « Mais mon devoir est de ne jamais m’y résoudre et de mener inlassablement ce combat. »

S’il affirmait connaître « le doute » comme tous président de la République, Emmanuel Macron précisait que ce dernier ne « détournerait » pas sa « pensée » et sa « volonté ».

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