Début Societe CSG : la majorité fait un geste pour les retraités mais retoque des amendements d’élus En Marche

CSG : la majorité fait un geste pour les retraités mais retoque des amendements d’élus En Marche

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L’Assemblée nationale a validé jeudi soir à l’occasion de l’examen du budget de la Sécurité sociale l’exonération de la hausse de la CSG pour 350.000 foyers de retraités. La majorité a en revanche repoussé de nombreux autres amendements visant à revenir sur cette mesure controversée du quinquennat Macron, y compris venant de ses propres rangs.

Un an après, la hausse de la CSG continue de susciter des remous à l’Assemblée, au sein même de la majorité. Avec l’examen du projet de budget 2019 de la Sécurité sociale, la chambre a adopté jeudi le geste en faveur de 350.000 foyers de retraités annoncé le mois dernier par Edouard Philippe. Cette mesure clé et controversée du premier budget de l’ère Macron, qui augmentait d’1,7 point le taux normal de CSG, porté depuis janvier à 8,2% pour toutes les catégories de revenus (salaires, retraites, revenus du capital), a ainsi été « corrigée », en exonérant désormais les retraités les plus modestes, pour un coût de 350 millions d’euros. Pour cette première lecture du projet de loi, les députés ont ainsi donné leur feu vert à cette mesure de « lissage ».

Le secrétaire d’État Olivier Dussopt a rappelé « l’engagement pris par le Premier ministre » à ce sujet, initialement en faveur de 100.000 foyers. Mais, dans un climat houleux, l’Assemblée a en revanche repoussé des amendements de l’opposition et même issus de ses rangs. L’élu de La République en marche (LREM), Jean-François Cesarini, a notamment défendu un amendement, cosigné par 31 collègues de la majorité, pour une progressivité de la CSG afin de faire contribuer moins les plus modestes, et davantage les plus aisés. Cette mesure avait été validée la semaine dernière en commission grâce à des voix de tous bords, mais contre l’avis défavorable du rapporteur Olivier Véran (LREM). « Nous sommes en pleine cohérence avec le programme du président de la République, avec un peu plus de justice sociale », a défendu jeudi soir cet élu du Vaucluse.

Le président du groupe LREM évoque la « trahison » d’élus de la majorité
Mais les députés LREM, venus en nombre, ont rejeté sa proposition. Un autre amendement cosigné par 16 « marcheurs » et porté par Frédéric Barbier (ex-PS), afin de prévoir un taux bas de CSG pour les revenus entre 1.200 et 1.600 euros, n’a pas eu plus de chance. « C’est attendu sur le terrain », a plaidé le député du Doub, là aussi en vain.

Ces initiatives au sein de la majorité avait valu un peu plus tôt un sévère recadrage de la part du président du groupe LREM, Gilles Le Gendre. « On ne marche pas au sifflet ni au fouet » mais « je l’ai dit à mes deux collègues, ils commettent une erreur », a déclaré le chef de file des députés macronistes sur LCP. « Le contrat passé avec les retraités était très clair. Nous l’avons appliqué mot à mot. Le bouleverser, le changer, changer la règle dix-huit mois après, c’est une erreur politique, et c’est une forme de trahison par rapport au contrat que nous avons passé avec les Français », a-t-il même fait valoir.

Séance houleuse
Sans surprise, les autres amendements venus des autres groupes ont eux aussi été repoussés. « Vous avez perdu la bataille du pouvoir d’achat », a lancé Eric Woerth (LR), tandis que Gilles Le Gendre l’a critiqué comme « agitant la CSG depuis 18 mois comme un enfant son doudou ». Républicains et communistes proposaient d’abaisser de 1,7 point le taux de CSG. Même sort pour la proposition socialiste de n’appliquer la hausse de CSG qu’aux pensions supérieures à 3.000 euros mensuels pour un célibataire.

Le ton est d’ailleurs monté à plusieurs reprises avec les oppositions, Boris Vallaud (PS) fustigeant une « duplicité » d’Emmanuel Macron dans la « lutte contre les inégalités », et François Ruffin (FI) pointant une « arrogance » des macronistes. Le rapporteur général Olivier Véran a de son côté mis en avant le « reste à charge zéro » ou l’extension de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), dans ce même budget de la Sécu, comme participant d’une « forme de politique de redistribution au sein des retraités ».

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