Des fragments de roches tombent régulièrement. Un camping déménage en raison du risque d’inondation. Sur Utah Beach, célèbre pour le débarquement des alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, 7 000 mètres cubes de sable sont déversés chaque année pour que le musée du Débarquement ne soit pas inondé.
Le littoral de la Normandie française est de plus en plus confronté aux conséquences du changement climatique. La région a maintenant alloué 15 millions d’euros pour changer radicalement la barre. L’une des mesures: aider les personnes et les entreprises à déménager. Ils doivent s’éloigner de la côte, car les dangers y sont trop grands.
« Les gens doivent partir, ils doivent déménager. La nature ne nous laisse pas le choix », explique Stéphane Costa, géographe à l’Université de Caen. « Le temps d’attente est terminé. »
Selon les calculs, quelque 111 000 maisons en Normandie sont en zone à risque d’inondation. Dans d’autres endroits, le sol « s’érode ». Les roches sont renversées ou se détachent. Ce processus est accéléré par la montée des eaux, les fortes précipitations et le gel.
La petite église de Varengeville-sur-Mer a été construite il y a des siècles au sommet des rochers normands, à 400 mètres de la mer. Mais ces rochers s’effritent lentement. Pendant ce temps, la distance jusqu’à l’abîme n’est que de 80 mètres. Au conseil municipal, il a été proposé de mettre toute l’église sur des rails et de la conduire à l’intérieur des terres, loin du danger.
Le camping de Quiberville, situé directement en bord de mer, est fermé. L’eau est venue trop près. L’ensemble du camping est maintenant déplacé vers l’intérieur des terres.
À Tilleul, près de l’attraction touristique Etretat, d’énormes rochers sont tombés trois fois en un an. « La plage est jonchée de pierres », se plaint le maire Raphaël Lesueur. « Et nous ne pouvons rien y faire. Le changement climatique en est la cause. Il faut faire quelque chose à ce sujet. »
Le danger rôde le long de tout le littoral. L’érosion est un phénomène normal, mais en raison du changement climatique, le processus s’accélère. « Les rochers de pierre sur la côte normande rétrécissent en moyenne de 20 à 25 centimètres par an, et à certains endroits c’est même 40 centimètres ou plus », écrit le GIEC Normand, un comité de scientifiques qui cartographie les changements climatiques et les conséquences pour la région depuis 2019.