Le bilan du gigantesque incendie qui ravage le nord de la Californie s’est encore alourdi jeudi : le « Camp Fire » a fait désormais 63 morts – 66 avec celui du sud de cet Etat – ainsi que 631 personnes disparues. C’est l’incendie le plus meurtrier de l’histoire des Etats-Unis depuis un siècle.
Délivré chaque jour depuis une semaine, le bilan du « Camp Fire » s’est brusquement alourdi jeudi soir. L’incendie qui ravage actuellement le nord de la Californie a fait au moins 63 morts, quatre de plus que le précédent bilan, selon le shérif du comté de Butte, Kory Honea. Mais c’est surtout le nombre de personnes disparues qui s’est révélé saisissant, avec 631 personnes toujours recherchées, plus du double que ce qui était annoncé jusqu’à présent. « Je veux que vous compreniez le chaos exceptionnel auquel nous avons fait face » lorsque le feu s’est déclenché, a justifié le responsable américain.
Certaines des personnes manquant à l’appel ont pu être hébergées par leur famille ou des amis mais d’autres ont pu mourir dans l’incendie, avait expliqué plus tôt le shérif, ajoutant que des tests ADN étaient en cours pour confirmer l’identité des victimes. Le bilan pourrait donc être encore bien plus sévère.
L’incendie le plus meurtrier du pays depuis 1918
A plusieurs centaines de kilomètres au sud, près de Los Angeles, le « Woolsey Fire » a, lui, fait au moins trois morts, ce qui porte le bilan total des incendies en Californie à 66 victimes. Le Camp Fire est d’ores et déjà le plus meurtrier de l’histoire de cet Etat de l’ouest américain, puisque ce triste record était détenu jusque-là par le « Griffith Park Fire » de 1933, 29 morts. Mais il est également le pire des Etats-Unis depuis 100 ans, lorsque le « Cloquet Fire » avait fait au moins 1.000 victimes en 1918 dans le Minnesota. L’incendie le plus meurtrier de l’histoire du pays reste vraisemblablement à ce jour le « Peshtigo Fire », dans le Wisconsin en 1871, qui avait fait au moins 1.200 à 1.500 morts, peut-être même le double.
Le feu, qui s’est déclaré jeudi dernier, a brûlé au total plus de 57.000 hectares, et les fumées ont atteint Sacramento, à 130 km au sud de Paradise. « Nous sommes au milieu d’une catastrophe », a déclaré le gouverneur démocrate de l’Etat, Jerry Brown, alors que plus de 50.000 personnes ont été évacuées à cause de l’incendie qui fait toujours rage. Les secours se concentrent sur la petite ville de Paradise, dans le comté de Butte, au nord de la capitale Sacramento, prisée des retraités et presque entièrement détruite par l’incendie. Au total, 461 secouristes, aidés de 22 chiens spécialisés dans la recherche de restes humains, sont déployés sur le terrain.
Donald Trump sur place samedi
La Maison Blanche a annoncé que Donald Trump se rendrait samedi sur place, à la rencontre des personnes touchées par l’incendie. Le président américain a décrété l’état de « catastrophe majeure » pour les zones incendiées, après avoir créé la polémique en accusant l’Etat de Californie, contrôlé par les démocrates, de mauvaise gestion des forêts alors que celles-ci sont en majorité sous le contrôle de l’Etat fédéral.
Au-delà du seul incendie, la promiscuité dans plusieurs centres d’hébergement d’urgence, complètement saturés, provoque des problèmes sanitaires, selon les autorités locales citées par le quotidien Sacramento Bee. Dans un refuge de Chico, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Paradise, entre 15 à 20 personnes ont ainsi été victimes d’un norovirus, qui cause vomissements et diarrhées, a indiqué Lisa Almaguer, porte-parole du département de santé publique du comté.
Dans le sud de l’Etat, le « Woolsey Fire » a ravagé près de 40.000 hectares. Le feu s’est déclaré jeudi dernier près de Thousand Oaks et l’incendie s’est rapidement propagé et a atteint la célèbre station balnéaire de Malibu, à l’ouest de Los Angeles, où l’ordre d’évacuation a été levé mercredi dans certaines zones. Les pompiers espèrent contenir entièrement l’incendie d’ici lundi, grâce à l’amélioration des conditions climatiques. L’origine des deux incendies n’a pas encore été identifiée mais plusieurs victimes du « Camp Fire » ont porté plainte contre le fournisseur local d’électricité Pacific Gas & Electric (PG&E), affirmant que des étincelles sur une ligne à haute tension ont déclenché le brasier.