A 17 jours de la date prévue de la sortie de l’Union européenne, les députés britanniques ont rejeté l’accord de Brexit proposé par Theresa May, mardi.
Les députés britanniques ont retoqué mardi pour la deuxième fois l’accord de Brexit malgré les ultimes modifications obtenues la veille par Theresa May. Le Traité de retrait de l’UE, conçu pour permettre une sortie en douceur du Royaume-Uni de l’Union européenne, a été largement recalé par 391 voix contre 242. La Chambre des Communes l’avait déjà rejeté massivement une première fois le 15 janvier. Ce vote est un cinglant désaveu pour la Première ministre conservatrice qui a âprement négocié ce texte de près de 600 pages pendant de longs mois, et pose la question de sa survie à la tête de l’exécutif.
Pour tenter d’éviter une nouvelle défaite, elle s’était rendue lundi soir à Strasbourg pour des négociations de dernière minute avec Jean-Claude Juncker, au terme desquelles elle avait annoncé avoir obtenu des « changements légalement contraignants ». Déterminée à défendre ce texte jusqu’au bout, la dirigeante avait pris la parole dans l’après-midi devant les députés en les mettant en garde contre les conséquences d’un rejet. « Les membres de cette Assemblée sont confrontés à un choix très clair : voter et soutenir cet accord […] ou prendre le risque de ne pas conclure d’accord », avait-elle déclaré.
Une prise de parole qui n’a pas convaincu. « Leur accord, celui de la Première ministre, est clairement mort », a déclaré le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn dans la foulée du vote tandis que Theresa May a répété que cet accord était « le seul et meilleur accord possible ».
Un vote sur une sortie de l’UE sans accord mercredi
Les députés voteront mercredi sur la possibilité de sortir de l’UE sans accord, un scénario particulièrement redouté par les milieux économiques. Si cette option est exclue, le Parlement votera à nouveau jeudi, cette fois sur une proposition de report « limité » du Brexit. Les 27 devront toutefois donner leur accord à l’unanimité et les dirigeants européens ont prévenu que toute demande en ce sens devrait être dûment justifiée.
Quant à lancer des discussions avec Bruxelles pour obtenir de nouveaux changements, la partie semble loin d’être gagnée. « Il n’y aura pas de troisième chance », a averti lundi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. « C’est cet accord ou le Brexit pourrait ne pas se produire du tout », a-t-il insisté.
Le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier a également prévenu mardi qu’il n’y aurait pas de période de transition, destinée à éviter une rupture brutale, après la date officielle du Brexit le 29 mars sans approbation de l’accord de retrait. Après le vote de mardi, il a indiqué que l’UE a fait « tout ce qu’elle a pu » pour que l’accord soit approuvé.