L’auteur de l’attentat au marché de Noël de Strasbourg abattu jeudi soir, Chérif Chekatt, est un « soldat » du groupe Etat islamique, a annoncé jeudi son média de propagande Amaq.
Le communiqué est tombé à peine 1h30 après la mort de Chérif Chekatt, abattu jeudi soir par la police : selon l’Etat islamique, l’auteur de l’attentat au marché de Noël de Strasbourg, qui a fait 3 morts et 13 blessés mardi soir, « faisait partie de [ses] soldats », a annoncé son média de propagande Amaq. Selon le texte diffusé jeudi soir par l’organisation terroriste, Chérif Chekatt « a mené cette opération en réponse à l’appel à viser les citoyens [des pays] de la coalition internationale » qui combat toujours l’Etat islamique en Syrie et en Irak.
L’Etat islamique appelle régulièrement à viser les pays, dont la France, membres de la coalition internationale. L’organisation revendique également la plupart des attentats, sans pour autant que le lien entre les terroristes et Daech soit avéré. Récemment, le groupe a ainsi revendiqué les attaques de Carcassonne et Trèbes (Aude), le 23 mars dernier. Mais les enquêteurs n’ont pas trouvé de trace de contacts entre l’assaillant, Radouane Lakdim, et l’Etat islamique.
Chérif Chekatt avait une affiche de Ben Laden dans une de ses cellules
Chérif Chekatt était-il un « soldat » de l’Etat islamique? Né à Strasbourg, le terroriste avait un passé judiciaire très lourd (27 condamnations en France, Allemagne et Suisse) et était fiché « S » (« sûreté de l’État ») pour sa radicalisation islamiste. A chacun de ses séjours en prison il avait été repéré pour son prosélytisme « parfois agressif » – il avait une affiche de Ben Laden dans une de ses cellules. Selon une source proche de l’enquête, il était suivi activement depuis sa sortie de prison, et ce jusqu’à mardi, sans que des velléités de passage à l’acte ne soient détectées.
Mardi soir, il avait pénétré dans le centre historique de Strasbourg au milieu du marché de Noël. Criant « Allahou Akbar » (Dieu est le plus grand, en arabe) selon des témoins, il avait ouvert le feu à plusieurs reprises sur les passants, en frappant d’autres à coups de couteau. Après des échanges de tirs avec des militaires, qui l’ont blessé au bras, il avait réussi à s’enfuir en prenant un taxi pour se rendre dans un quartier proche, le Neudorf, où a eu lieu un nouvel échange de tirs avec la police, avant qu’il ne disparaisse. Après 48 heures de traque, il a finalement été localisé et tué par la police française jeudi soir, dans le quartier de Neudorf.