Donald Trump a appelé lundi les chefs militaires du Venezuela à se rallier à l’opposant et président autoproclamé Juan Guaido, et à laisser entrer l’aide humanitaire dans leur pays, faute de quoi ils courraient à leur « perte ».
Le président américain Donald Trump a gravement mis en garde les chefs militaires du Venezuela, estimant qu’ils courraient à leur « perte » s’ils refusaient de se rallier à l’opposant et président autoproclamé Juan Guaido. « Les yeux de monde entier sont braqués sur vous aujourd’hui », a averti Donald Trump, dans un discours prononcé à Miami devant la communauté vénézuélienne de Floride. Il a exhorté les officiers vénézuéliens, qui restent loyaux au président Nicolas Maduro, à laisser entrer l’aide humanitaire dans leur pays. « Vous pouvez choisir d’accepter l’offre généreuse d’amnistie du président Guaido et vivre en paix auprès des vôtres […]. Sinon vous pouvez choisir la seconde voie : continuer à soutenir Maduro. Dans ce cas vous n’aurez aucun endroit où vous réfugier, pas de sortie possible. Vous perdrez tout », a averti le président américain.
L’occupant de la Maison Blanche, accompagné de son épouse Melania et très applaudi par les exilés vénézuéliens, a qualifié le président socialiste Maduro, que Washington ne veut plus voir au pouvoir, de « marionnette cubaine ». Livrant une diatribe enflammée contre « le socialisme », Donald Trump a estimé que « les jours du communisme étaient comptés au Venezuela, mais aussi au Nicaragua et à Cuba ».
Donald Trump a rappelé que l’option militaire n’était pas écartée
Les autorités américaines savent où se trouvent « les milliards de dollars volés » par une petite poignée de membres du régime au pouvoir à Caracas, a-t-il poursuivi. Tout en disant préférer « une transition pacifique », Donald Trump a répété que « toutes les options » étaient sur la table concernant ce pays secoué par une grave crise économique qui a provoqué l’exil de plus de 2,3 millions de ses habitants, selon l’ONU. Nicolas Maduro rejette la responsabilité des pénuries sur les sanctions américaines, qui ont fait perdre 30 milliards de dollars à l’économie, selon Caracas.
Le Venezuela est entré lundi dans une semaine sous haute tension, Juan Guaido assurant que l’aide humanitaire américaine serait acheminée coûte que coûte samedi dans le pays, malgré le refus catégorique de Nicolas Maduro. Ce dernier a, de son côté, annoncé lundi soir l’arrivée mercredi de 300 tonnes d’aide humanitaire en provenance de Russie. Il en a profité pour réitérer son opposition à l’envoi de l’aide en provenance des Etats-Unis, la qualifiant de « show politique » et de « piège attrape-nigaud ».
Reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, Juan Guaido a commencé à organiser des manifestations pour soutenir les volontaires qui se rendront en « caravanes » samedi aux frontières. Elles doivent convoyer l’aide humanitaire stockée aux portes du pays.
L’arrivée de l’aide humanitaire est une question sensible au Venezuela
L’opposant a promis que l’aide entrerait à cette date « quoi qu’il arrive ». Au risque d’une épreuve de force avec l’armée loyale à Nicolas Maduro, qui y voit un prétexte pour une intervention militaire des Etats-Unis. Plusieurs dizaines de tonnes de vivres et de médicaments arrivés par avion des Etats-Unis sont stockés dans des entrepôts dans la ville colombienne de Cucuta, près du pont frontalier de Tienditas, bloqué par les autorités vénézuéliennes.
L’arrivée de l’aide est une question sensible au Venezuela, avec une population démunie face aux pénuries de nourriture et de médicaments, et une hyperinflation record. Juan Guaido a choisi la date symbolique du 23 février pour l’entrée de l’aide, un mois tout juste après son autodéclaration comme président par intérim. Pour autant, il n’a donné aucun détail sur la tactique qu’il compte mettre en oeuvre pour forcer le blocus militaire du gouvernement.