Début Economie Manifestation du 1er-Mai : les Gilets jaunes s’organisent déjà pour « l’acte ultime »

Manifestation du 1er-Mai : les Gilets jaunes s’organisent déjà pour « l’acte ultime »

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Gilets jaunes et Black blocs ont coché la date du 1er mai, où de nouvelles violences pourraient avoir lieu à Paris.

Après deux ultimatums, « l’acte ultime »? Bien qu’une nouvelle mobilisation des Gilets jaunes se profile, samedi, au surlendemain des annonces que fera Emmanuel Macron jeudi, c’est bien la manifestation parisienne du 1er mai qui concentre déjà toute l’attention. L’acte 23, à l’issue duquel 220 personnes ont été placées en garde à vue à Paris, a été moins violent qu’attendu. Mais il a réuni environ 9.000 personnes dans la capitale, selon le ministère de l’Intérieur, un chiffre bien supérieur à ceux des dernières semaines.

Un tremplin vers le 1er mai? C’est ce qu’espèrent les leaders du mouvement. La semaine dernière, Eric Drouet lançait sur son groupe Facebook « La France en colère!!! » un sondage pour décider du « prochain grand rassemblement » à Paris. Avec plus de 7.000 voix, la date du 1er mai avait été plébiscitée par les Gilets jaunes par rapport à celle du 20 avril. Sur Facebook, deux événements parisiens créés par des collectifs de Gilets jaunes rassemblent déjà plus de 10.000 personnes intéressées, chose rare en comparaison avec les derniers « actes ».

Une convergence entre Gilets jaunes et Black blocs
Un autre événement, intitulé « Acte Ultime : Paris, capitale de l’émeute » a déjà un grand succès sur le réseau social. Créé par plusieurs pages, dont « Black Bloc France », il réunit plus de 10.000 intéressés et appelle à « un 1er mai jaune et noir ». « Nous lançons un appel à tous les révolutionnaires de France et d’ailleurs, à tous ceux qui veulent que cela change, à venir former un cortège déterminé et combatif », écrivent les organisateurs.

« La répression s’abat sur toutes et tous, notre riposte doit être commune et solidaire. Contre Macron et son monde, prenons la rue tous ensemble pour faire revivre la convergence des colères et des espoirs. Préparons nous, équipons nous, organisons nous, pour le renverser et lui faire revivre une journée en enfer », écrivent-ils aussi. Et de conclure : « La guerre est déclarée! »

Un nouveau test pour les forces de l’ordre
L’an dernier, le préfet de police alors en poste, Michel Delpuech, avait évalué leur nombre à 1.200 à Paris lors de la manifestation du 1er mai, qui avait été émaillée de très nombreuses violences. Un précédent qui s’ajoute à la crainte d’une convergence cette année avec les Gilets jaunes, comme cela a déjà pu être observé de façon épisodique dans les manifestations du samedi. Sur les groupes de Gilets jaunes, cette alliance de circonstance est aussi régulièrement saluée. Priscillia Ludosky, une des figures du mouvement, expliquait elle-même dialoguer avec des Black blocs il y a quelques semaines.

« L’arrivée des Black Blocs leur permet de faire gonfler les rangs et d’avoir une population plus jeune au sein des cortèges », analysait sur LCI Caroline Guibet Lafaye, chercheuse au CNRS spécialisée dans les questions de radicalité et de violence politique. « De plus, on multiplie les émissions autour des destructions. Une audience qui n’est jamais apportée à l’ensemble des propositions formulées par le mouvement. Donc oui, ces phénomènes marginaux de casse sont un support pour les Gilets jaunes. »

Ce cocktail explosif fera figure de nouveau test pour les forces de l’ordre, qui ont réussi à contenir les violences samedi en s’appuyant sur une doctrine plus offensive. « Malgré la volonté de certains manifestants de casser à nouveau […], le travail des forces de l’ordre et leur professionnalisme ont permis de protéger les biens et les personnes », s’est félicité le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. A confirmer dans dix jours face à une mobilisation qui devrait être bien supérieure.

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