Début Economie Les sécheresses hivernales sont dangereuses pour l’agriculture

Les sécheresses hivernales sont dangereuses pour l’agriculture

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Un coup d’œil à la presse française et vous penseriez que c’est le plein été. Dans les journaux, il y a des photographies de lits de rivières asséchés et de montagnes sans neige, des ministres annonçant des plans de sécheresse, des agriculteurs inquiets pour leurs récoltes. Certains craignent déjà de perdre 30 à 40 pour cent de leur récolte.

Cela est dû à la « sécheresse hivernale » en cours. Entre la mi-janvier et la mi-février, il n’y a pratiquement pas eu de précipitations dans toute la France pendant 32 jours consécutifs. Cela ne s’est jamais produit en hiver depuis le début du record de précipitations en 1959 (le précédent record de 1989 était de 22 jours). Et les semaines sèches ont suivi une longue période où il faisait déjà exceptionnellement sec: selon Météo France, depuis l’été 2021 – à trois exceptions près – il y a eu moins de précipitations que d’habitude chaque mois, et l’été extrêmement chaud et sec de 2022 a aggravé la situation.

En conséquence, le niveau des eaux souterraines est maintenant plus bas que jamais à cette période de l’année. Dans 37 des 96 départements, le niveau des eaux souterraines est « très bas »; 30 à 40% du pays souffre de pénuries d’eau. C’est alors que l’hiver est censé être la période de récupération au cours de laquelle la terre absorbe suffisamment d’eau de pluie pour faire face à la sécheresse estivale.

Pour couronner le tout, il a peu neigé cet hiver, il faut donc s’attendre à moins d’eau de fonte au printemps. Depuis le 23 février, quelques précipitations ont encore baissé, mais beaucoup trop peu pour compenser le déficit.

Il est également très sec dans le nord de l’Espagne et de l’Italie, dans le sud de l’Allemagne et dans de grandes parties de la Grèce, de la Bulgarie et de la Turquie. Tout comme dans certaines parties des Pays-Bas, où il y a déjà des problèmes de sécheresse, en particulier dans l’est du pays et dans le Brabant Septentrional, entre autres parce qu’il y a eu peu de précipitations en février.

Difficile de rester optimiste, à en croire les réactions du Paris politique. Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a déclaré dans une interview au Quotidien du dimanche que « tous les signaux sont au rouge ». « Nous sommes déjà prêts. »C’est pourquoi il travaille sur un « Plan national de l’eau », qui devrait être présenté ce mois-ci. Fin février, Béchu a appelé les autorités locales à agir. « Anticipez! S’il est nécessaire d’imposer désormais des restrictions pour économiser l’eau pour l’été, faites-le.”

L’été dernier, les Français d’une centaine de communes ont dû boire de l’eau en bouteille pendant des semaines en raison de pénuries, et les centrales nucléaires ont été contraintes de couper la production d’électricité en raison de la chaleur et de la sécheresse.

Forts de cette expérience, les conducteurs prennent à cœur l’appel de Béchu. Par exemple, dans le département exceptionnellement sec des Pyrénées-Orientales, il est interdit de laver sa voiture, d’arroser son jardin et de remplir sa piscine privée jusqu’à fin avril. Les agriculteurs devraient également réduire de moitié leur consommation d’eau. Dans les départements du VAR, du Puy-de-Dôme et de l’Ardèche, des projets de construction sont interrompus ou retardés de peur qu’il n’y ait pas assez d’eau potable pour alimenter une population croissante en eau potable dans les années à venir.

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