La France est renommée pour ses strictes normes de fabrication de fromages de qualité, cependant, certains fromagers affirment que répondre à ces normes devient de plus en plus difficile.
Selon le New York Times, les fromagers français font face à des défis croissants liés au changement climatique pour maintenir les méthodes traditionnelles de production de fromages de qualité, y compris pour certains des 46 fromages arborant la prestigieuse étiquette AOP, signifiant « Appellation d’Origine Protégée ».
Les fromages portant la mention AOP, tels que le Camembert de Normandie et le Roquefort, doivent respecter des critères de qualité stricts. Ces normes couvrent toutes les étapes de la fabrication du fromage, de la race des animaux producteurs de lait à leur alimentation et à leurs périodes de pâturage autorisées.
Certains fromagers estiment que ces règles pourraient nécessiter des ajustements, car les étés de plus en plus chauds et secs compromettent la disponibilité des pâturages.
Simon Bouchet, membre de l’association française de fromage de chèvre Picodon, déclare au New York Times : « Tout le système repose sur l’idée que nous disposons de certains types de grains et d’aliments pour animaux, et toutes les règles sont basées sur cela. Cependant, le changement climatique et la sécheresse menacent tout cela. »
Le New York Times rapporte que les normes pour un certain type de fromage français imposent que les vaches pâturent en montagne pendant sept mois. Cependant, en raison du manque d’herbe, les fromagers ont été contraints d’interrompre la production de ce fromage.
Après une vague de chaleur l’année dernière, certaines associations industrielles de fromageries ont obtenu l’autorisation des organismes de contrôle pour déroger aux règles. D’autres fabricants de fromage expérimentent des méthodes visant à maintenir la qualité du produit tout en respectant les règles traditionnelles, malgré les changements environnementaux.
Un fromager travaillant sur une ferme expérimentale déclare au Times : « Nous examinons tous les aspects de la production, y compris comment nous pouvons obtenir les mêmes résultats avec du lait de chèvre provenant de pâturages résistants à la sécheresse, comme le sorgho, qui n’est pas couramment cultivé en France. »
Il ajoute : « Nous avons formé un comité d’experts qui soumettra le fromage à des tests de dégustation pour s’assurer qu’il respecte toutes les normes. En tout, il y a environ 20 critères de saveur. »