Début Economie L’énergie n’est pas une marchandise

L’énergie n’est pas une marchandise

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Le gaz flambe ! Ce n’est pas une découverte chimique mais un état économique. Les prix s’envolent. Total + 60% depuis janvier ! A en croire les « analystes », la cause serait la reprise économique post-covid, notamment en Chine, qui accroit la demande sur le marché mondial et tire donc les cours à la hausse. L’électricité est entraînée du fait de l’indexation, absurde, du prix de l’électricité sur le prix du gaz sur le marché européen.

Mais ce raisonnement est fallacieux. C’est acter que l’énergie est une marchandise comme une autre dont le prix devrait être librement fixé par le marché selon la loi de l’offre et de la demande. Au passage, toute la nuisance de l’édifice néolibéral apparaît. Là où l’ouverture à la concurrence, la casse d’EDF-GDF et l’avènement du marché européen de l’énergie devaient nous garantir une énergie bon marché, il n’en est rien. Les profits d’entreprises privatisées s’envolent et 64 milliards d’euros de dividendes ont été versés par EDF et Engie depuis la transformation d’EDF et GDF en sociétés anonymes en 2004.

Il faut donc tout remettre à plat, à commencer par les principes. Dès lors que leur usage est indispensable à une vie digne, le gaz et l’électricité ne doivent pas être considérés comme des marchandises quelconques mais comme des biens communs au même titre que l’eau. En conséquence, leur production doit être maitrisée par la puissance publique et leur prix réglementé non par le marché mais par la délibération collective afin de garantir à chacun de pouvoir se chauffer et s’éclairer. La question de la gratuité des quantités indispensables à une vie digne doit être posée.

L’urgence est de bloquer les prix et de garantir qu’il n’y aura pas de « rattrapage » sournois après l’élection présidentielle comme le prévoit le bouclier-passoire de M. Castex. La TVA pourrait aussi être baissée pour être ramenée au taux appliqué sur les produits de première nécessité. Qui payera ? Les superprofits des entreprises du secteur énergétique (Total, Engie en tête) doivent être mis à contribution. Et les gaspillages en tous genres doivent aussi être surtaxés.

L’évidence est qu’un vaste plan doit être engagé pour réduire les consommations d’énergie : isolation des logements, développement des transports collectifs, réaménagement du territoire limitant les déplacements contraints etc. Mais nous aurons toujours besoin d’énergie et si certaines doivent décroître, d’autres devront croître. De ce point de vue, il est vital pour la France de rattraper son retard dans les énergies renouvelables par un investissement massif et une maîtrise publique des filières industrielles à commencer par un pôle public autour de EDF et Engie. Réduire les émissions de gaz à effet de serre, réduire la dépendance aux énergies importées (pétrole, gaz, uranium) et réduire la facture pour l’usager. La planification écologique proposée par Jean-Luc Mélenchon répondra à ces trois exigences !

Matthias Tavel

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