Début Economie Le Pen, Mélenchon, Wauquiez : quelle est leur position sur le 17 novembre?

Le Pen, Mélenchon, Wauquiez : quelle est leur position sur le 17 novembre?

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Les principaux leaders de l’opposition ont annoncé qu’il soutenait le mouvement du 17 novembre contre la hausse des carburants. Mais la plupart ne participeront pas aux manifestations.

Marine Le Pen, Laurent Wauquiez, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan, Olivier Faure. Tous les leaders de l’opposition ont désormais pris position sur le mouvement du 17 novembre, parfois au prix de contorsions pour concilier défense de l’écologie et du pouvoir d’achat. À quatre jours de l’appel lancé par des collectifs de citoyens contre la hausse des prix des carburants, l’ampleur du mouvement reste toutefois difficile à prédire. Les leaders des principaux partis politiques français essayent eux de ne pas se laisser dépasser par le mouvement. Le JDD vous détaille leur position.

Ce qu’il en dit

Le chef des Républicains Laurent Wauquiez a annoncé qu’il soutenait le mouvement. Son parti a même édicté un tract à 1,4 million d’exemplaires pour demander la fin du « racket des automobilistes ». Ce tract prône aussi l’annulation de « toutes les hausses de taxes sur les carburants » décidées depuis fin 2017.

Est-ce que sa position provoque des dissensions dans le parti?

Au sein des Républicains, la position de Laurent Wauquiez ne fait pas l’unanimité. Le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau a notamment rejeté l’idée du chef du parti d’organiser une conférence de presse pour dénoncer la hausse de la fiscalité sur le carburant par le gouvernement. « Il faudra me passer sur le corps! », a-t-il lancé, selon nos informations. L’idée d’un « chèque-carburant » portée par les députés Guillaume Peltier et Damien Abad ne lui convient également pas. « C’est le concours Lépine des mauvaises réponses », estime Bruno Retailleau.

Va-t-il participer à la manifestation?

Laurent Wauquiez a prévu de participer à un rassemblement dans sa région. « Évidemment, certains élus Les Républicains vont se joindre à des manifestations. C’est leur droit, ils sont libres », a déclaré lors d’un point-presse Lydia Guirous. « La limite, qui est très claire, est que nous n’appelons pas au blocage », a-t-elle précisé.

Ce que disait son parti en 2017

Dans son programme, le candidat des Républicains François Fillon n’évoquait pas la taxation du diesel. Il expliquait par contre qu’il souhaitait « développer les transports urbains et le véhicule électrique en renforçant le processus progressif de diminution de la part du diesel, le contrôle technique des véhicules les plus polluants et les solutions alternatives au diesel pour les poids lourds ».

Ce qu’il en dit

Il souhaite le « succès » du mouvement. Jean-Luc Mélenchon a évoqué le sujet du 17 novembre lors d’un meeting la semaine dernière Pau. « Le 17 novembre, qu’est-ce que vous faites, vous regardez en commentant? Non, le 17 novembre est une auto-organisation populaire dont je souhaite le succès. […] Il faut souhaiter son succès », a déclaré le député . « On me dit ‘il y a des fachos là-dedans’. Oui, oui, il y en a partout. Et il y a aussi beaucoup de fâchés qui ne sont pas fachos, et ceux-là ils ont raison d’être fâchés […] cette colère est juste, elle porte sur quelque chose qui a un sens », a-t-il poursuivi. « Cette affaire d’augmentation des carburants détrousse les braves gens qui vivent de leur travail. Parce que quand on est à 20 kilomètres de son boulot, cette affaire coûte 200 euros », affirme-t-il.

Est-ce que sa position provoque des dissensions dans le parti?

Le groupe des députés France insoumise a lui même reconnu dans un communiqué que les avis « divergeaient » sur l’opportunité de participer à la manifestation : « Certains participeront, d’autres non en raison de cette tentative de récupération politique. Il en va de même parmi les insoumis.es : si certains refusent de s’y joindre en raison de l’appel de l’extrême droite, d’autres pensent que cette action ne formule pas de demandes par rapport aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’autres enfin agiront pour s’opposer à la politique du gouvernement sans réserve ni condition. Ces deux points de vue ont leur dignité. »

La députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain a par exemple annoncé qu’elle n’irait pas. François Ruffin sera, lui, bien présent.

Va-t-il participer à la manifestation?

De son côté, Jean-Luc Mélenchon n’entend pas appeler à participer aux blocages. « Je n’ai pas envie que demain on demande, ‘est-ce que vous faites la journée des Insoumis?’. Non, il faut que vous ayez bien la trouille et les miquettes de les voir par milliers s’opposer à vous, tout seuls, sans consigne », a-t-il expliqué.

Ce que disait son parti en 2017

Durant la campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon s’était engagé à « repenser la mobilité individuelle ». Pour cela, il proposait d' »engager la sortie du diesel en commençant par supprimer progressivement l’avantage fiscal pour les flottes d’entreprise » ou encore de « développer les usages partagés de la voiture (auto-partage, covoiturage courte et longue distances) et les mobilités douces (vélo, etc.) ».

Ce qu’elle en dit

Marine Le Pen a été l’une des premières à se positionner sur le mouvement du 17 novembre. Dès la fin octobre, elle expliquait « le gouvernement va devoir comprendre que les Français n’en peuvent plus » des prix du carburant. « Ce qui est sûr, c’est que l’ensemble de nos cadres politiques et de nos élus seront effectivement aux côtés des manifestants pour exprimer au gouvernement que la situation devient insoutenable ».

Est-ce que sa position provoque des dissensions dans le parti?
Non.

Va-t-elle participer à la manifestation?

Marine Le Pen ne participera pas à un des rassemblements du 17 novembre. Elle considère que « la place d’un chef de parti n’est pas au sein des manifestations ».

Ce que disait son parti en 2017

En 2017, Marine Le Pen n’avait pas formulé de proposition sur le diesel. Lors du débat entre les cinq principaux candidats sur TF1, elle s’était toutefois opposée à toute augmentation de la fiscalité du diesel qui aurait, selon elle, un impact très négatif sur les « familles modestes » qui ont été « incité[s] à acheter du diesel ».

Ce qu’il en dit

Le leader de Debout La France Nicolas Dupont-Aignan a lui aussi été l’un des premiers à soutenir le mouvement du 17 novembre. « Il faut bloquer toute la France le 17 novembre, il faut que la population française dise à ce gouvernement : ‘maintenant ça suffit' », a déclaré Nicolas Dupont-Aignan. L’un des hérauts du mouvement est Frank Buhler, un délégué de circonscription de Debout la France (DLF) en Tarn-et-Garonne. Sa vidéo, où il appelle à un blocage national « pour exiger une baisse des tarifs de l’essence », a été vue des millions de fois sur Facebook.

Est-ce que sa position provoque des dissensions dans le parti?
Non

Va-t-il participer à la manifestation?
Lundi sur LCI, Nicolas Dupont-Aignan a indiqué qu’il irait manifester « discrètement » samedi.

Ce que disait son parti en 2017
Nicolas Dupont-Aignan n’évoquait pas la question du diesel dans son programme présidentiel.

Ce qu’il en dit

Le leader du PS Olivier Faure est lui aussi favorable aux gilets jaunes. « Nous soutenons les Français qui se mobilisent (…) Nous serons à leur côté pour défendre leur pouvoir d’achat », a indiqué son entourage à l’AFP.

Est-ce que sa position provoque des dissensions dans le parti?
Non. Le bureau national du PS a adopté une résolution dénonçant « l’arnaque » d’une fiscalité écologique qui ne profitera qu’à hauteur de 20% aux politiques environnementales

Va-t-il participer à la manifestation?

Il n’a pas annoncé sa présence à un rassemblement

Ce que disait son parti en 2017

Le candidat du PS à la présidentielle Benoît Hamon avait pour objectif de faire « sortir la France du diesel à l’horizon 2025 ». L’ancien ministre voulait « mettre fin à l’avantage fiscal accordé au diesel ». Plus précisément, Benoît Hamon disait vouloir supprimer « progressivement les niches fiscales anti-environnementales en commençant par la fiscalité du diesel, en mettant en place une taxe carbone. » « Les ressources correspondantes seront rendues aux ménages et aux territoires », assurait-il.

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