Début Economie La réduction des déchets alimentaires dépend de chacun d’entre nous

La réduction des déchets alimentaires dépend de chacun d’entre nous

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En France, les bio-déchets représentent plus de 30 % du poids des ordures ménagères. Comment réduire ce gaspillage alimentaire ? Réponse avec Pablo Kroff responsable d’un programme R & D en bioénergie et bioraffinerie, au sein du groupe Suez à Paris.

Lorsqu’on parle de déchets alimentaires, on pense d’abord à la collecte et au traitement des produits organiques. « On oublie trop souvent la première étape, qui nous concerne tous, celle du gaspillage alimentaire », insiste Pablo Kroff. Et cela commence par des gestes quotidiens comme le choix et la quantité des produits achetés, mais aussi leur utilisation.

Lors de la préparation d’un repas, on gaspille entre 15 et 30 % des aliments, principalement des chutes de coupe de viande, fruits et légumes ou épluchures. Mais un réfrigérateur à mauvaise température, des produits qui traînent trop longtemps parce qu’on en aurait trop préparés, viennent alourdir la facture. Une utilisation optimale devrait faire baisser le taux de déchets à moins de 10 %

LES PROFESSIONNELS EN PREMIÈRE LIGNE

« Dans les restaurants plus soucieux de la matière première, on constate moins de gaspillage, souligne Pablo Kroff. Nous avons l’exemple, à Bruxelles, d’un restaurant qui sert une centaine de repas par jour et ne jette, en fin de semaine, que 4 à 5 kg de biodéchets ». Comment font-ils ? « Ils servent des portions optimales, travaillent les restes de coupes à l’exemple des feuilles de carottes utilisées en pesto, ou des zestes de citrons travaillés en confit. » De grands chefs écrivent des livres sur le sujet, donnent des cours antigaspi. Jusqu’à l’Institut Paul-Bocuse qui intègre ces bonnes pratiques dans ses formations.

Également concernées par le gaspillage et les dates de péremption des aliments (date à laquelle le produit devient périmé et impropre à la consommation), les grandes surfaces ont appris à mieux gérer leurs commandes. Elles ajustent les quantités et, au final, achètent moins. La plupart signent des accords avec des associations qui récupèrent les produits qui arrivent à expiration et qu’elles savent ne pas pouvoir écouler dans les délais.

COMPOSTAGE ET BIOGAZ

La deuxième étape concerne la collecte et le traitement des biodéchets. La loi fixe un objectif de 65 % de valorisation des déchets alimentaires à l’horizon 2025. Comment y parvenir ? Certains pays, comme la France, favorisent le compostage ; d’autres la production de biogaz. Certaines régions privilégient l’incinération, d’autres l’interdisent.

Là aussi le comportement des consommateurs est déterminant. Les déchets organiques sont-ils bien triés ou au contraire contaminés par du papier, des cannettes ou des matières plastiques ? Les initiatives se multiplient. Les industriels cherchent des solutions alternatives. Mais la logistique ne suit pas toujours. En témoigne le manque de composteurs dans les grandes villes. L’avenir sera dans le mélange de toutes ces solutions techniques et logistiques et d’une prise de conscience de l’utilisateur final.

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