La Commission européenne a décidé aujourd’hui que le glyphosate, un herbicide, pourrait continuer à être utilisé pour le moment. Les avis des États membres de l’UE étaient partagés, et faute d’une décision unanime, la Commission européenne a pris la décision finale.
Pendant les négociations, les Pays-Bas et la France, entre autres, se sont abstenus. La France a exprimé sa réticence en soulignant que toute extension du permis devrait être accompagnée de plans visant à réduire son utilisation. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a déclaré, « La Commission européenne propose d’autoriser l’utilisation de ce produit pour une nouvelle période de dix ans, sans condition. Ce n’est pas ce que nous souhaitons. »
Le mois dernier, le gouvernement français a annoncé son intention de réduire de moitié l’utilisation des pesticides dans l’agriculture au cours des 15 prochaines années. L’objectif est de stimuler la recherche d’alternatives moins nocives.
La France a adopté une position proactive concernant les pesticides depuis un certain temps. En 2012, la maladie de Parkinson a été officiellement reconnue comme une maladie professionnelle pour les agriculteurs travaillant avec des pesticides. Cela signifie qu’un agriculteur atteint de la maladie de Parkinson n’a pas à prouver que sa maladie est causée par un pesticide, car cela est automatiquement supposé.
L’avocate Hermine Baron, spécialisée en droit de l’environnement, a représenté de nombreux agriculteurs dans des affaires liées à la maladie de Parkinson. Elle explique que de nombreuses études scientifiques établissent un lien entre la maladie de Parkinson et les pesticides. En France, des juges ont également reconnu ce lien ces dernières années. Le gouvernement français a officiellement reconnu la maladie de Parkinson comme étant causée par les pesticides, ce qui permet aux agriculteurs diagnostiqués de recevoir une compensation du FIVP, un fonds spécial créé à cet effet.
Selon les experts, la France est le seul pays à avoir mis en place un tel système, bien que son utilisation soit relativement limitée. Le FIVP ne reçoit que quelques dizaines de demandes par an, et sa notoriété reste limitée. Les critiques reprochent au fonds et aux autorités françaises de ne pas faire suffisamment de campagnes pour informer les agriculteurs de la possibilité de reconnaissance et de compensation. Chaque année, 1 800 agriculteurs français âgés de 55 ans et plus sont diagnostiqués avec la maladie de Parkinson, soit 13 % de plus que la moyenne nationale. Cependant, seule une fraction de ces agriculteurs malades est au courant de son droit à une indemnisation.