La France a observé une manœuvre visant à exclure les voitures électriques chinoises des subventions. En début de septembre 2023, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé son intention d’examiner les pratiques de dumping employées par les constructeurs automobiles chinois sur le marché européen. Cela pourrait potentiellement entraîner l’imposition de droits d’importation plus élevés sur les voitures électriques chinoises.
Cependant, la France ne souhaite pas attendre les résultats de cette enquête et a déjà pris des mesures. En France, il est possible de bénéficier d’une subvention de 5 000 à 7 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique. Cela représente une dépense annuelle d’un milliard d’euros pour le Trésor public français, dont un tiers est alloué aux voitures électriques fabriquées en Chine.
Afin de mettre un terme à cette situation, la France, selon un article de Reuters, prendra en considération les émissions de CO2 à partir du 15 décembre 2023, tout au long de la chaîne d’approvisionnement, depuis l’extraction des matières premières jusqu’au transport des véhicules électriques neufs. Étant donné que la production chinoise repose largement sur des centrales électriques au charbon, et que les voitures électriques chinoises doivent parcourir une distance considérable pour atteindre la France, bon nombre d’entre elles ne seront plus éligibles aux subventions françaises.
Cela ne touchera pas uniquement les marques chinoises, mais également certaines marques européennes. Par exemple, la voiture électrique la moins chère actuellement disponible, la Dacia Spring du groupe Renault, est également fabriquée en Chine. Le PDG de Renault, Luca De Meo, a déjà annoncé qu’il n’avait pas l’intention de rapatrier la production en Europe et que la Dacia Spring continuerait à être commercialisée sans subvention.
Il existe d’autres voitures électriques populaires qui semblent être d’origine européenne mais sont produites en Chine, notamment la BMW iX3 et la Polestar 2. Tesla pourrait également être impactée, car certaines de ses voitures sont produites en Chine.
Selon la France, ces nouvelles règles sont conformes aux directives de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et permettent d’introduire des restrictions au libre-échange pour prendre en compte des enjeux liés à la santé et à l’environnement.