Le gazoduc qui relie le réseau gazier français à l’Allemagne ne circule plus de gaz russe. L’opérateur français du réseau gazier, GRTgaz, indique que l’approvisionnement en gaz via ce nœud est suspendu depuis mercredi.
L’annonce intervient le jour même où la société gazière publique russe Gazprom a informé le groupe énergétique italien Eni qu’elle ne pouvait fournir que la moitié de la quantité de gaz demandée. L’approvisionnement en gaz de la Slovaquie en provenance de Russie a également diminué de moitié, a rapporté l’importateur de gaz slovaque SPP.
Selon GRTgaz, l’approvisionnement en énergie des clients français n’est pas menacé. De plus, le remplissage des stockages de gaz pour l’hiver se poursuit. Cette opération est conforme au calendrier, car les entrepôts sont remplis à 56% alors que c’est normalement 50% à cette période de l’année.
La connexion entre l’Allemagne et la France représentait généralement la majorité des importations de gaz de la France. Mais depuis le début de cette année, cela a changé et le nœud ne fonctionne qu’à 10% de sa capacité.
La France dépend de la Russie pour 17% de son gaz. Afin de devenir moins dépendant du pays, il importe désormais plus de gaz de l’Espagne voisine.
Gazprom a également réduit ses exportations de gaz vers l’Allemagne et l’Autriche cette semaine. La société a évoqué des problèmes techniques dus au manque de pièces, mais le Premier ministre italien Mario Draghi a qualifié cela de mensonge. Il accuse la Russie d’utiliser le gaz comme arme contre les pays occidentaux qui ont imposé des sanctions pour l’invasion russe de l’Ukraine
Auparavant, la Russie avait déjà mis fin à la fourniture de gaz aux Pays-Bas, à la Pologne, à la Bulgarie, au Danemark et à la Finlande. Les importateurs de gaz de ces pays ne voulaient pas payer en roubles, comme l’exigeait le président russe Vladimir Poutine.