La France est devenue le premier pays européen à interdire les vols intérieurs de courte durée. L’interdiction ne s’applique que si des trains circulent régulièrement entre les destinations et que le trajet ne dure pas plus de 2,5 heures. En pratique, seules trois lignes sont concernées : celles reliant Paris à Nantes, Lyon et Bordeaux.
Selon le ministre français des transports, il s’agit néanmoins d’une « étape cruciale » et d’un message symbolique. Mais les critiques estiment que le gain climatique est presque négligeable.
L’interdiction était l’une des propositions d’une consultation citoyenne sur la politique climatique en 2019. À la demande du président Macron, 150 citoyens ont fait des propositions pour réduire les émissions françaises. Ils ont émis l’idée d’interdire les vols si l’itinéraire peut être parcouru en quatre heures en train.
Objection de l’aviation
Le gouvernement du président Macron a estimé que cela allait trop loin. Une nouvelle proposition interdirait les vols intérieurs sur huit itinéraires. Le Parlement français a approuvé cette mesure, mais les organisations du secteur de l’aviation ont déposé une objection auprès de la Commission européenne.
La Commission a estimé qu’une interdiction ne devait s’appliquer qu’aux destinations facilement accessibles en train. L’itinéraire doit être desservi par une ligne ferroviaire à grande vitesse et la destination doit être accessible en deux heures et demie. Les trains doivent également circuler le matin et le soir.
Selon les estimations de l’organisation européenne Transport & Environment, les trois liaisons aériennes supprimées représentent 3 % des émissions des vols intérieurs en France. Elles permettent d’économiser 0,3 % des émissions des vols au départ de la France.