La justice française a convoqué le frère et l’assistante du président de la Banque centrale libanaise, ont déclaré deux sources proches de l’affaire à Reuters lundi, dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de détournement de fonds et de blanchiment d’argent par le chef de la banque.
Riad Salameh, son frère Raja Salameh et son assistante Marianne Hoayek font l’objet d’une enquête au Liban, en France et dans d’autres pays pour avoir détourné des centaines de millions de fonds de la banque centrale.
Les frères ont nié avoir fait quoi que ce soit de mal. Les avocats de Raja et Hoayek n’ont pas répondu à des demandes de commentaires séparées.
La France a prévu une audition pour son frère Raja à Paris le 31 mai et pour Hoayek le 13 juin, a déclaré une source proche de l’affaire à Reuters. Une source judiciaire libanaise a confirmé à Reuters que le pouvoir judiciaire libanais avait reçu les citations à comparaître et était en train de les exécuter.
La France a émis un mandat d’arrêt la semaine dernière contre Salameh, 72 ans, après qu’il n’ait pas assisté à sa propre audition à Paris. Interpol a ensuite émis une notice rouge.
Le ministre de la Justice par intérim, Henry Khoury, a déclaré à la chaîne de télévision locale Al-Jadeed qu’il craignait que d’autres pays européens ne suivent cet exemple et déposent leurs propres accusations contre Salameh, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la situation financière du pays, déjà en chute libre depuis 2019.
« Le gouverneur doit en prendre conscience et démissionner de lui-même », a déclaré Khoury, ajoutant sa voix à celle du vice-Premier ministre par intérim et du ministre de l’Intérieur qui ont déclaré la semaine dernière que Salameh devait démissionner.
Le cabinet libanais se réunit lundi après-midi pour discuter des conséquences que les accusations portées contre Salameh pourraient avoir sur l’État libanais et des moyens juridiques dont il dispose pour le destituer, ont déclaré deux sources gouvernementales à Reuters.
Les frères Salameh et Hoayek ont déjà été inculpés au Liban dans deux affaires distinctes de détournement de fonds et autres délits financiers.