Début Economie Impôt sur le revenu : ce que l’on sait de la baisse voulue par Emmanuel Macron

Impôt sur le revenu : ce que l’on sait de la baisse voulue par Emmanuel Macron

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Lors de sa conférence de presse jeudi soir, Emmanuel Macron a évoqué une baisse « significative » de l’impôt sur le revenu. Voici les premiers éléments dont on dispose à propos de cette mesure.

Elle fait partie des annonces majeures de la conférence de presse tenue jeudi soir par Emmanuel Macron : la baisse de l’impôt sur le revenu. Le président de la République a ainsi déclaré vouloir répondre au sentiment d' »injustice fiscale. « La meilleure réponse n’est pas d’augmenter les impôts mais de les baisser », a-t-il notamment déclaré avant d’évoquer un geste « significatif ». Il est toutefois resté assez flou sur les contours de cette mesure que ses ministres ont ensuite précisés. Voici pour l’instant ce que l’on sait.

Une baisse d’au moins 5 milliards
Lors de son discours préliminaire Emmanuel Macron n’a pas chiffré l’ampleur de la réduction d’impôt et il a fallu attendre une question pour qu’il y réponde sans se montrer catégorique. « Si on réussit à baisser d’au moins cinq milliards d’euros » l’impôt sur le revenu, « ce sera un geste significatif pour l’ensemble de ceux qui y contribuent », a déclaré le chef de l’Etat.

Ce chiffre, à rapporter aux 73 milliards d’euros récoltés l’an dernier à travers cet impôt, pourrait toutefois être appelé à évoluer. Ce sera « au gouvernement de définir le quantum » exact de la baisse, dans le cadre du projet de loi de finances voté à l’automne, a précisé Emmanuel Macron.

Durant le grand débat national, les députés de la majorité avaient proposé un geste fiscal compris entre un et trois milliards d’euros.

15 millions de foyers concernés
Sur ce point-là, Emmanuel Macron n’est entré dans les détails précisant seulement que la baisse devait concerner les « classes moyennes au premier chef ». Selon le ministre des Finances, Bruno Le Maire, interrogé par LCI, la baisse de l’impôt sur le revenu devrait bénéficier à « environ 15 millions de foyers fiscaux ».

D’après plusieurs médias, elle pourrait être de l’ordre de 300 euros annuels pour les foyers concernés. Un chiffre que Bercy a refusé de confirmer, évoquant des « arbitrages encore en cours ». Si la baisse atteint cinq milliards, « on peut considérer que c’est une baisse d’impôt d’à peu près 10% pour chacun des Français qui paye l’impôt sur le revenu, à l’exception des plus riches d’entre eux », a néanmoins avancé Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, sur RTL.

Actuellement, seuls 43% des Français payent l’impôt sur le revenu, soit 16,8 millions de foyers fiscaux. Selon l’exécutif, cette proportion – qui a fortement diminué ces dernières années – devrait rester stable, la réforme ne prévoyant pas de nouvelles exonérations.

Entrée en vigueur en 2020
Selon Gérald Darmanin, la baisse d’impôt entrera en vigueur en janvier 2020. Mais il est resté évasif sur les modalités. Durant le grand débat, plusieurs membres de la majorité s’étaient prononcés pour la création de nouvelles tranches d’imposition, de façon à rendre l’entrée dans l’impôt sur le revenu plus progressive.

Actuellement, cinq tranches existent : 0% (jusqu’à 9. 964 euros de revenu annuel par part fiscale), 14% (entre 9.965 et 27.519 euros), 30% (entre 27.520 et 73.779 euros), 41% (entre 73.780 et 156.244 euros) et 45% (pour les revenus supérieurs à 153.783 euros). L’objectif, c’est d' »adoucir l’entrée dans l’impôt sur le revenu », actuellement trop « dissuasive » pour les personnes qui reprennent un travail, a souligné Bruno Le Maire, disant vouloir cibler les tranches à 14% et 30%.

Financée par la suppression de niches fiscales et l’allongement de la durée de cotisation
Le chef de l’Etat a évoqué plusieurs pistes, à commencer par la réduction des niches fiscales. « On ne touchera pas à celles des ménages », a-t-il toutefois précisé, en ajoutant vouloir cibler les réductions et crédits d’impôts bénéficiant aux entreprises.

Selon des sources au sein de la majorité, la niche fiscale sur le gazole non routier, dont profite le secteur du BTP/construction, devrait être supprimée. D’autres dispositifs pourraient aussi être ciblés. « Nous allons faire un travail très précis pour regarder » ce qui « mériterait d’être réduit », a prévenu Bruno Le Maire.

Emmanuel Macron a également évoqué l’allongement de la durée de cotisation pour le départ en retraite, sans toucher pour autant à l’âge légal de 62 ans. Il a enfin évoqué la piste de la fermeture de certains « organismes » publics jugés inutiles. En revanche, il a refusé la suppression d’un jour férié ou de remettre en cause les 35 heures.

Officiellement, ni la baisse de l’impôt sur le revenu ni la réindexation des petites retraites, dont le coût pour les finances publiques est évalué à 1,4 milliard d’euros, n’auront d’impact sur la trajectoire budgétaire de la France, dont le déficit public devrait atteindre 2% en 2020. « Sur la dépense publique, nous ne lâcherons rien », a promis Bruno Le Maire, assurant que « chaque euro de baisse d’impôt » serait « financé par un euro de baisse de la dépense publique ».

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