Les propriétaires axonais viennent de payer leur taxe foncière 2019. Ici comme ailleurs, tous ne sont pas logés à la même enseigne. Le taux d’imposition varie notamment en fonction des choix historiques opérés par les conseils municipaux.
En matière d’impôts, les Français ne sont pas tous égaux. Les Axonais non plus. La taxe d’habitation, applicable à tous les foyers sur leur résidence principale, qu’ils soient propriétaires ou locataires, sera supprimée d’ici deux ans pour 80 % d’entre eux. Mais la taxe sur le foncier bâti, ou taxe foncière, applicable à tous les propriétaires, est toujours bien vivante. Et quelques fois bien vigoureuse. Celle-ci est prélevée par trois collectivités locales : le Département, l’intercommunalité et la commune. Chacun applique un taux voté chaque année par ses élus.
Le conseil départemental de l’Aisne est connu pour sa gourmandise en la matière. Il a fixé en 2011 un taux qui continue encore aujourd’hui d’animer ses débats politiques. Passé de 19,78 % à 31,72 %, il figure depuis sur le podium des départements de France en la matière, seulement devancé par le Gers (33,85 %) et la Guyane (32,92 %). En tête des départements les moins voraces, on trouve des collectivités bien plus riches, telles Paris (5,13 %) ou les Hauts-de-Seine (7,08 %).
Plus jeune des institutions sur le marché fiscal, la communauté de communes – ou communauté d’agglomération – se contente d’une part souvent infime du gâteau. Dans l’Aisne, on allait en 2018 de 0 % dans le Soissonnais et 0,04 % dans le Pays du Vermandois, à 8,16 % dans feu la communauté de communes des Villes d’Oyse (Laférois).
L’inégalité culmine à l’échelon communal. Quelques kilomètres d’écart et l’addition peut s’envoler ou bien s’effondrer selon l’histoire de la fiscalité locale. Les tableaux ci-dessous témoignent de cette disparité de traitement.
Les communes qui taxent le plus

Plus grande ville du département, Saint-Quentin pointe en tête des taux les plus élevés (33,68 %), ce qui, cumulé à celui du département, en fait une des villes les plus taxées de France, à 68 % ! Angers, Nîmes ou encore Amiens cumulent autour de 56 % de taxe foncière.
Dans l’Aisne, on retrouve dans ce peloton de tête les principales villes du département, mais aussi quelques villages comme Montescourt-Lizerolles(27,03 %), Castres (25,42 %) ou encore Amigny-Rouy (20,58 %).
Les communes qui taxent le moins

À l’autre bout de l’échelle, les propriétaires de Montgru-Saint-Hilaire, près de Château-Thierry, ne sont prélevés qu’à hauteur de 0,89 %, à peine plus par leur communauté de communes (2,76 %). À Landricourt (3,63 %), Fontaine-Uterte (4,79 %) ou Berlancourt (6 %), on est aussi épargné par la pression fiscale.
La taxe foncière souffre enfin d’une inégalité historique : elle est calculée en fonction de la valeur locative du logement, laquelle a été établie par le fisc sur les bases du cadastre de 1974 ! Si, depuis, cette valeur locative a évolué, c’est uniquement du fait de l’inflation. Ou bien sur les bases de travaux de confort déclarés à l’administration ou constatés par elle, le plus souvent cachés par tout un chacun à l’œil du fisc.