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Grève populaire

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66,1 % d’abstention, principalement dans les classes populaires. Record d’abstention de la 5ème République après les 59,47 % des européennes de 2009. Le contexte sanitaire n’explique pas tout. Le 2ème tour des municipales l’an dernier a vu plus d’un Français sur deux ne pas se déplacer. Ici, c’est un français sur trois. C’est donc un signal politique fort qui est donné : un choix de ne pas prendre part au vote.

La monarchie présidentielle incarnée par Macron et la concentration des pouvoirs à la tête de l’exécutif laissent à penser qu’aucune autre élection n’a de sens. Aucune pédagogie n’a été faite sur les départements et les régions, pour expliquer leurs rôles dans la vie des gens. Par ailleurs, la propagande électorale n’a pas été ou mal distribuée dans de nombreux endroits. Sur ces trois points le gouvernement porte une lourde responsabilité.

C’est aussi tout un système démocratique qui est à bout de souffle. La 6ème République n’a jamais été autant d’actualité. Les Françaises et les Français veulent reprendre le pouvoir sur les élections et surtout sur leurs élu(e)s. La possibilité de révoquer les élu(e)s en cours de mandat, un seuil minimum de participation pour déclarer valide une élection, la reconnaissance du vote blanc. Autant de propositions portées par l’Avenir en commun.

Le débat public des derniers mois, orchestré par les médias autour des thèmes de la sécurité, du séparatisme, du complotisme, sans aucun rapport avec les premières préoccupations des classes populaires notamment que sont l’emploi, l’accès à la formation, la santé, a achevé de dégouter beaucoup de citoyen(ne)s. D’ailleurs, aucune de ces thématiques n’ont de pertinence dans le cadre des élections départementales et régionales. Les sujets devraient être ceux de la précarité, du handicap, des transports, du modèle agricole, de la formation professionnelle : aucun débat n’a permis aux électeurs et électrices de se faire un avis sur ces questions.

Ce qu’il est possible de retenir des votes exprimés lors de ce premier tour malgré tout c’est le refus de confirmer le duel annoncé pour les régionales comme pour les présidentielles entre LREM et le RN. Cinq ministres en exercice ne passent pas le premier tour, et le RN qui fait des scores moins élevés qu’annoncés – même si toujours trop hauts. Marine Le Pen a beau culpabiliser les abstentionnistes, c’est une défaite pour le RN, alors même que toute la campagne a été organisée autour de leurs thématiques.

Pour le 2nd tour, convaincre sans relâche d’aller voter, pour ne donner aucune région à l’extrême droite et là où c’est possible participer à des majorités alternatives à la droite sur la base d’un programme de rupture écologique et sociale. Et se projeter ensuite vers 2022, avec deux constats en tête : rien n’est écrit d’avance et le scenario Macron – Le Pen n’a rien d’incontournable ; ce sont les nôtres qui s’abstiennent, la bataille civique pour convaincre de la nécessité du vote, pour en finir avec ce système, est la première à mener.

Claire Mazin

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