Nicolas Hulot a réclamé un « accompagnement social digne de ce nom » de la hausse de la taxe carbone dénoncée par les gilets jaunes, jeudi, dans l’Emission politique sur France 2.
C’était un des thèmes sur lequel Nicolas Hulot était attendu jeudi soir dans l’Emission politique. L’ancien ministre de la Transition énergétique s’est exprimé sur le mouvement des gilets jaunes, régissant dans un premier temps à un sujet de France 2 puis en débattant avec le gilet jaune Benoit Julou. Nicolas Hulot « assume » d’avoir mis en place cette taxe carbone « à partir du moment où on le met en oeuvre avec une dimension et un accompagnement social digne de ce nom, c’est ce qui a manqué », a-t-il expliqué. L’ancien ministre a affirmé comprendre la colère des gilets jaunes : « La solidarité aujourd’hui, ce n’est plus une option […] et la fiscalité n’est plus équitable. »
Hulot n’est pas parvenu à réconcilier « l’écologie et le social »
« La priorité est d’augmenter et d’adapter les soutiens », a-t-il ajouté, évoquant notamment « le chèque énergie » ou « la prime à la conversion », deux réponses apportées par le Premier ministre Edouard Philippe mi-novembre. Mais Nicolas Hulot a été vivement pris pour cible par le gilet jaune Benoit Julou, qui a dénoncé « une grande blague et une totale supercherie » après avoir écouté le début de l’émission. « Expliquez-moi comme si j’avais 5 ans comment plus de taxes sur les carburants peuvent faire quelque chose pour l’écologie », a-t-il demandé à l’ancien ministre.
« A partir du moment où on considère que les énergies fossiles sont les ennemies de l’humanité il faut […] s’en affranchir », a répondu Nicolas Hulot. « Il y a une urgence absolue, on ne peut plus attendre », a-t-il plaidé, face à un gilet jaune qui dénonçait les conséquences de sa politique écologique sur les plus démunis. « Ne mettez pas tout ça sur le dos de l’écologie, mettez le sur le matraquage fiscal! », a demandé Nicolas Hulot, avant de répéter que « l’écologie [était] une préoccupation éminemment sociale ».
« Ma volonté à moi était de réconcilier l’écologie et le social et on n’y est pas parvenu », s’est désolé l’ancien ministre, qui explique que la crise était « évitable ». « Je me suis battu, et notamment les semaines qui ont précédé mon départ, pour qu’on change complètement d’échelle dans l’accompagnement social de la transition énergétique et écologique, avec des propositions concrètes. Je n’ai pas été entendu. »