Alors que 80 % des Français devraient voir leur taxe d’habitation diminuer, d’autres vont en revanche la voir augmenter. C’est le cas dans le Pays chaunois.
Pour certains contribuables, la baisse promise par le Président de la République et son gouvernement ne sera pas aussi sensible que prévue. Pour d’autres, ceux considérés comme les plus fortunés, la taxe d’habitation sera même bien plus élevée que l’année dernière. Pourquoi ? Parce que des communes ont choisi de relever le taux. À l’inverse, des villages ont opté pour une baisse significative.
Ces maires qui justifient l’augmentation des taux
En France, une commune sur six a augmenté son taux d’imposition par rapport à 2017. Dans le Pays chaunois, elles sont moins nombreuses, mais il y en a quand même. Elles se trouvent du côté des communes de l’ex-Val de l’Ailette.
À Leuilly-sous-Coucy (411 habitants), la hausse est de 26,7 %, soit l’une des plus fortes dans l’Aisne. « Comment voulez-vous investir si vous n’avez pas d’argent », se défend d’emblée le maire Christian Zakryenski. Son conseil municipal a d’ailleurs revalorisé les autres taux (foncier bâti et foncier non bâti) pour disposer d’un budget convenable.
La municipalité explique qu’elle a voulu compenser le coût de la compétence scolaire rétrocédée aux communes au 1er janvier 2017 « alors qu’elle était exercée depuis des années par l’ex-communauté de communes du Val de l’Ailette ». Cela a forcément eu des répercussions financières pour Leuilly. « L’emploi à l’école maternelle d’une ATSEM est à notre charge. Il fallait donc anticiper, sinon j’allais dans le mur », résume le maire.
À Bichancourt (1 086 habitants), c’est également en raison du transfert de la compétence scolaire (y compris la cantine) que le conseil municipal a procédé à une hausse de 16,5 % du taux relatif à la taxe d’habitation. « C’est aussi à la demande de la trésorerie que nous avons voté une hausse. Mais nous n’avons pas complètement suivi les recommandations ; nous avons opté pour une hausse qui nous semble raisonnable », indique la maire, Christiane Lavandier. Elle précise d’ailleurs que cette augmentation de la fiscalité, qui concerne aussi les autres taux ménages sur le bâti et le non-bâti, « ne sera pas suffisante pour combler les dépenses supplémentaires ».
Le village de Jumencourt a lui aussi opté pour une hausse, à hauteur de 10,9 %.
Ces maires qui défendent la baisse des taux
Dans le département, seulement cinq communes (sur 804) ont, à l’inverse de celles citées précédemment, baissé le taux de la taxe d’habitation. Et deux se trouvent en Pays chaunois : Charmes et Guivry.
La palme revient à Charmes (1 656 habitants) avec une diminution de 21 % en une année et de 40 % depuis 2016. « Notre objectif était de ne pas alourdir la pression fiscale sur nos administrés, en sachant que le passage en communauté d’agglomération allait engendrer quelques hausses, au niveau des ordures ménagères par exemple. Il faut éviter que nos contribuables paient trop », explique le maire Bruno Cocu. Une décision mûrement réfléchie par le conseil municipal. « On a suffisamment d’argent pour tenir notre budget », insiste l’édile.
À Guivry (262 habitants), la municipalité a souhaité, en quelque sorte, anticiper la fin de la taxe d’habitation. « Puisqu’elle est amenée à disparaître, on s’est dit : autant la baisser, comme cela, ça aidera les gens », justifie Nadine Podevin. Cette baisse de 6,7 % du taux (de 15 à 14 %) va entraîner un manque à gagner qui ne l’inquiète pas : « Cela ne va pas chercher loin. Ce n’est pas ça qui va nous ruiner. »