Au lendemain de la nouvelle arrestation de Carlos Ghosn, le tribunal de Tokyo a autorisé le maintien en garde à vue de l’ancien PDG de Renault-Nissan jusqu’au 14 avril.
Arrêté jeudi, Carlos Ghosn restera en garde à vue jusqu’au 14 avril. Le tribunal de Tokyo l’a autorisé ce vendredi après que le parquet a déposé une requête à propos de nouveaux soupçons de malversations financières. Le parquet soupçonne l’ancien PDG de Renault-Nissan d’avoir transféré des fonds de Nissan à une société « de facto contrôlée par lui », via un distributeur de véhicules de Nissan à l’étranger. Il s’agit du sultanat d’Oman, selon une source proche du dossier. Sur un total de 15 millions de dollars entre fin 2015 et mi-2018, 5 millions ont été détournés, a précisé le bureau des procureurs dans un communiqué. « Le suspect a trahi sa fonction (de patron de Nissan) pour en tirer des bénéfices personnels », a-t-il souligné.
Nissan va tenir une assemblée générale
Carlos Ghosn ne pourra donc pas tenir la conférence de presse prévue le 11 avril, mais il a pu effectuer une déclaration préparée avant l’interpellation éventée par des médias japonais. Lors d’une interview réalisée par Skype et diffusée sur TF1 et LCI, il avait dénoncé un « acharnement » de la justice japonaise et évoqué des « mensonges » émanant de Nissan. « Je suis combatif, je suis innocent. C’est dur, il faut le savoir », avait-il insisté fustigeant une arrestation « révoltante et arbitraire ».
Il a été interpellé jeudi au petit matin à son domicile de Tokyo, où il se trouve « en liberté très surveillée », selon ses termes, depuis sa sortie de prison début mars. Carlos Ghosn avait été conduit peu après au centre de détention de Kosuge (nord de la capitale), où il est interrogé par les enquêteurs du bureau des procureurs. Une enquête a déjà été ouverte sur le financement du mariage de l’ancien chef d’industrie au château de Versailles en octobre 2016.
Le dirigeant franco-libanais-brésilien espère être blanchi après avoir été dépouillé de la présidence des trois constructeurs qu’il avait unis et hissés au premier rang mondial. Nissan, qui a encore une fois jeudi évoqué « des preuves substantielles d’un comportement ouvertement contraire à l’éthique », se prépare à tenir lundi une assemblée générale extraordinaire d’actionnaires. Le mandat d’administrateur de Carlos Ghosn devrait être révoqué.