Au Royaume-Uni, le président de la Chambre des Communes a annoncé que Theresa May ne pourrait pas soumettre une nouvelle fois son accord sur le Brexit au vote sans y apporter de changement substantiel. Mais l’Union européenne a toujours dit qu’elle refusait de renégocier le texte.
C’est un nouveau coup dur pour Theresa May au Royaume-Uni. Ce lundi, le président de la Chambre des Communes John Bercow a annoncé que le gouvernement britannique ne pourra pas soumettre une nouvelle fois au vote des députés son accord de Brexit sans y apporter de changement substantiel. Cela alors que la Première ministre avait annoncé son intention de présenter d’ici mercredi le Traité de retrait négocié avec Bruxelles, qui avait été retoqué tel quel la semaine dernière par les députés. Elle espérait pouvoir faire plier les députés « hard brexiters » en laissant planer l’hypothèse d’un report du Brexit pour l’instant fixé au 29 mars.
« Si le gouvernement veut présenter une nouvelle proposition qui n’est pas la même ou substantiellement la même alors tout est en ordre », a souligné le speaker de la Chambre.
Bruxelles pourrait accepter un report
« Il y a un sommet européen cette semaine (les 21 et 22 mars). Il n’est pas trop tard pour apporter de véritables changements (…). Il serait absurde de tenir le vote avant même que cela n’ait été tenté », a écrit Boris Johnson, l’ancien ministre des Affaires étrangères et champion des « hard brexiters », dans sa tribune hebdomadaire dans le quotidien The Daily Telegraph.
Mais l’Union européenne a toujours dit qu’elle refuserait de renégocier le texte. Bruxelles laisse toutefois entendre qu’il pourrait accepter un report du Brexit. Mais l’UE a prévenu que toute prolongation devra être dûment justifiée et acceptée à l’unanimité par les 27. Le président du Conseil européen Donald Tusk les a invités à être prêts à accorder « une longue prolongation » au Royaume-Uni s’il « accepte de repenser sa stratégie et parvient à dégager un consensus autour de celle-ci ». En l’état, cela signifierait un report de plusieurs mois, au-delà du 30 juin, ce qui contraindrait le Royaume-Uni à organiser des élections européennes fin mai.
Le risque du « no-deal »
En revanche, si l’UE n’acceptait pas de report, resterait l’hypothèse par défaut du « no-deal ». Le Royaume-Uni mettrait fin, du jour au lendemain, à 46 ans d’appartenance à l’UE, quittant le marché unique et l’union douanière sans période de transition. Ce scénario redouté par les milieux économiques causerait d’importantes perturbations dans les échanges entre le Royaume-Uni et l’UE. De nombreux députés s’élèvent contre une telle issue, mais certains fervents défenseurs du Brexit jugent qu' »une absence d’accord vaut mieux qu’un mauvais accord ».