Début Economie Alexandre Benalla : un an après, où en est l’enquête point par point

Alexandre Benalla : un an après, où en est l’enquête point par point

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Un an après les violences commises par Alexandre Benalla contre des manifestants, le JDD fait le point sur les procédures judiciaires engagées contre l’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron.

Alexandre Benalla molestant des manifestants lors de la manifestation du 1er-Mai 2018 à Paris : ces images sont le point de départ d’une vaste affaire judiciaire qui touche plusieurs proches d’Emmanuel Macron. Après les révélations du Monde pendant l’été, l’année du président de la République a été particulièrement perturbée par ce scandale. La semaine dernière, il a profité de sa conférence de presser pour affirmer que son ancien garde du corps n’avait « jamais été protégé par l’Elysée » mais a reconnu qu’il avait commis « des fautes très graves ». Le JDD fait le point sur cette affaire tentaculaire.

L’enquête sur les violences du 1er-Mai : Alexandre Benalla et Vincent Crase dans le viseur de la justice
Ce jour du 1er-Mai 2018, Alexandre Benalla, chargé de mission à l’Elysée et son ami Vincent Crase, ex-employé de la République en Marche, se trouvaient en « observateurs » embarqués avec les forces de l’ordre de la Préfecture de police. Ils sont accusés d’avoir commis plusieurs violences contre des manifestants. Suspendu deux mois, Alexandre Benalla sera ensuite licencié de l’Elysée.

Mise en examen d’Alexandre Benalla, le 22 juillet, pour « violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité temporaire de travail », « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l’autorité publique », « port et complicité de port prohibé et sans droit d’insignes réglementés par l’autorité publique ». Cela concerne les violences commise place de la Contrescarpe contre un couple de manifestants.
Mise en examen de Vincent Crase, le 22 juillet, pour « violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité temporaire de travail », « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l’autorité publique » et « port prohibé d’arme de la catégorie B ».
Mise en examen d’Alexandre Benalla, le 29 novembre, pour « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique » et « violences volontaires en réunion ayant entraîné une incapacité totale de travail » après l’interpellation litigieuse d’une personne au Jardin des plantes.
Mise en examen d’Alexandre Benalla, le 20 mars, pour « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique » et « violences volontaires en réunion sans incapacité » sur son rôle présumé dans l’interpellation mouvementée d’un couple toujours au Jardin des Plantes.
Alexandre Benalla nie toutes violences et dit simplement avoir voulu aider les forces de l’ordre. « Mon intervention relève du réflexe de citoyen et de solidarité », écrit Vincent Crase dans un livre.
L’enquête sur la vidéo : trois fonctionnaires mis en examen
Après les révélations du Monde, Alexandre Benalla a reçu une vidéo venant de la préfecture où l’on voit le couple molesté à la Contrescarpe lancer des projectiles sur les policiers avant l’intervention du garde du corps. Ces images ont ensuite été transmises à Ismaël Emelien, à l’époque conseiller spécial d’Emmanuel Macron, puis diffusées sur Twitter.

Trois fonctionnaires de la préfecture de police ont été mis en examen le 22 juillet pour « détournement d’images issues d’une vidéo protection » et « violation du secret professionnel ».
L’un d’eux a également été mis en examen du chef de « complicité de port illégal d’insigne ».
Alexandre Benalla a été mis en examen le 22 juillet pour « recel de violation du secret professionnel » et « recel de détournement d’images issues d’un système de vidéo protection ».
L’enquête sur les passeports diplomatiques : l’entourage d’Emmanuel Macron convoqué
Auditionné au Sénat en septembre, Alexandre Benalla avait affirmé avoir laissé ses passeports diplomatiques dans son bureau de l’Élysée. Mais selon Mediapart et Le Monde, il a utilisé l’un de ses deux passeports pour entrer dans plusieurs pays africains après son licenciement.

Lors d’une nouvelle audition, le 21 janvier, Alexandre Benalla assure qu’ils lui ont été rendus par un « personnel salarié de l’Élysée » avec ses effets personnels, début octobre. Le Quai d’Orsay dit avoir réclamé leur restitution à deux reprises depuis juillet. L’ancien chargé de mission a fini par rendre ses passeports diplomatiques aux enquêteurs le 9 janvier.
Mise en examen d’Alexandre Benalla, le 18 janvier, pour usage abusif de ses passeports diplomatiques. Il est témoin assisté dans les qualifications d’ »abus de confiance », « faux et usage de faux document administratif » et « obtention indue de document administratif ».
En avril, trois proches d’Emmanuel Macron ont été convoqués sur cette affaire. Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée, et Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, en tant que témoin. François-Xavier Lauch, le chef de cabinet, l’a été en tant que partie civile.
L’enquête sur le non-respect du contrôle judiciaire : une semaine de détention
Le 31 janvier, Mediapart diffuse des enregistrements d’une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase. Elle se serait déroulée lors d’une rencontre le 26 juillet, quatre jours après leurs mises en examen et alors que la justice leur avait interdit tout contact.

Le 7 février, la cheffe de la sécurité du Premier ministre, Marie-Élodie Poitout, démissionne après des rumeurs selon lesquelles cette conversation aurait eu lieu chez elle. Elle affirme n’avoir « aucun lien avec les enregistrements ».
Alexandre Benalla et Vincent Crase sont placés en détention provisoire le 19 février pour ne pas avoir respecté le contrôle judiciaire.
Ils obtiennent leur remise en liberté une semaine plus tard. La Cour d’appel de Paris justifiant que les enregistrements « ne permettent pas d’établir le caractère certain de la violation alléguée ».
Alexandre Benalla a porté plainte pour « détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interceptions », « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « atteinte à la représentation de la personne ».
L’enquête sur le port d’arme : une première version mise à mal
Une photo révélée en septembre par Mediapart montre Alexandre Benalla se prenant en selfie tout en brandissant une arme dans un restaurant de Poitiers en avril 2017 lorsqu’il était membre du service d’ordre de la campagne d’Emmanuel Macron.

Interrogé le 29 novembre, il avait alors prétendu qu’il s’agissait d’un « pistolet à eau » et ne pas se souvenir de ce selfie. Depuis, de nouveaux éléments apparus dans l’enquête semblent avoir mis à mal sa défense. Une note Tracfin a notamment révélé qu’il avait effectué des achats dans une armurerie les jours précédant ce cliché.
Mise en examen d’Alexandre Benalla, le 20 mars, pour « port et détention non autorisé d’armes de catégorie B ».
L’enquête pour faux témoignage : le Sénat a transmis l’affaire à la justice
Alexandre Benalla a été auditionné par la commission d’enquête du Sénat le 19 septembre. Après les nouvelles révélations concernant les passeports diplomatiques, le Sénat l’a auditionné de nouveau le 21 janvier. Puis, la chambre haute a transmis le cas à la justice.

Une enquête préliminaire a été ouverte, le 8 avril, pour faux témoignage. Elle a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne.
Elle concerne Alexandre Benalla mais aussi Vincent Crase et Patrick Strzoda, directeur du cabinet d’Emmanuel Macron. Le Sénat avait aussi noté des « incohérences » et « contradictions » dans les déclarations d’autres proches d’Emmanuel Macron, dont le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler et le général Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence.
Le parquet a également ouvert une enquête contre Alexandre Benalla pour non-accomplissement d’obligations déclaratives auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Elle a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique.

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