Début Economie Alexandre Benalla placé en détention provisoire

Alexandre Benalla placé en détention provisoire

8 minutes lues
0

Entendu mardi par les juges chargés du dossier des violences du 1er mai, Alexandre Benalla a été placé en détention provisoire dans la soirée, a annoncé son avocate, Jacqueline Laffont. Une décision qui fait suite à la révocation de son contrôle judiciaire, après la diffusion d’enregistrements par Mediapart fin janvier. Son ami Vincent Crase a lui aussi passé une première nuit en prison.

Sept mois après le début de « l’affaire » portant son nom, Alexandre Benalla va passer sa nuit en prison mardi, après son placement en détention provisoire. Le contrôle judiciaire de l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron a été révoqué, a annoncé mardi soir à plusieurs médias son avocate, Jacqueline Laffont. « Alexandre Benalla n’a rien à faire en prison », s’est-elle indignée, en évoquant une justice « aux ordres du pouvoir exécutif ». L’homme de 27 ans était entendu depuis 11h par les juges chargés du dossier des violences du 1er mai.

Une heure auparavant, son ami et ex-employé de la République en marche Vincent Crase, mis en examen comme Benalla dans cette enquête, s’était également rendu au tribunal pour être entendu de son côté. Il a également été placé en détention provisoire, comme l’a révélé son avocat, Me Christian Saint-Palais, mardi soir. Les deux avocats ont interjeté appel de cette décision et déposé un référé-liberté. Une tentative pour obtenir la libération de leurs clients plus rapidement que par la voie de l’appel.

Des enregistrements de conversations entre les deux hommes, pourtant interdits d’entrer en contact
Le dossier avait rebondi lorsque le 31 janvier, Mediapart a publié des enregistrements clandestins de conversations entre les deux hommes, datant du 26 juillet, alors qu’ils avaient pour interdiction d’entrer en contact. Quatre jours auparavant, ils avaient en effet été mis en examen pour des violences commises en marge du traditionnel défilé du 1er mai à Paris et placés sous contrôle judiciaire. Les magistrats entendaient donc l’ex-chargé de mission de l’Élysée et son acolyte sur une éventuelle violation des obligations de leur contrôle judiciaire.

Pour contre-attaquer, la défense d’Alexandre Benalla conteste la légalité des enregistrements publiés par Mediapart, estimant leur origine douteuse car ne provenant selon elle ni d’écoutes judiciaires, ni d’écoutes administratives. Ses avocats ont déposé une plainte le 14 février pour « détention illicite d’appareils ou dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interceptions », « atteinte à l’intimité de la vie privée », « atteinte à la représentation de la personne » et « faux », selon une source proche du dossier, qui confirmait les informations du JDD. Vincent Crase a porté plainte par le biais de son avocat, selon RTL.

Les conclusions du rapport de la commission du Sénat rendues mercredi
Cette contre-offensive intervient alors que le parquet de Paris a chargé le 4 février la Brigade criminelle d’une enquête pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interception de télécommunications ou de conversations ». Autrement dit pour identifier les conditions et l’origine de ces mystérieuses captations.

Depuis sept mois, l’affaire n’en finit pas d’empoisonner l’exécutif. Partie des révélations en juillet par le Monde des violences du 1er mai, elle a connu de multiples rebondissements. En janvier, Alexandre Benalla a de nouveau été mis en examen pour utilisation abusive de passeports diplomatiques après son licenciement. Puis le 7 février, le parquet national financier a confirmé avoir ouvert une enquête sur un contrat signé entre Vincent Crase et un sulfureux oligarque russe, dans lequel l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron aurait joué le rôle d’intermédiaire. Selon Mediapart, ces investigations visent des soupçons de corruption.

Mercredi, la commission sénatoriale d’enquête, qui a été constituée après les violences du 1er mai, doit rendre publiques ses conclusions sur les dysfonctionnements dans les services de l’Etat qui ont pu émailler cette affaire.

Charger plus par factodocteur
Charger plus dans Economie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Vérifiez également

Colère contre les importations d’uranium russe pour les centrales nucléaires françaises

Lundi, le Baltiyskiy 202, un cargo en provenance de Saint-Pétersbourg avec à son bord 25 c…