Début Economie Affaire russe : ce qu’on apprend sur Donald Trump dans le rapport Mueller

Affaire russe : ce qu’on apprend sur Donald Trump dans le rapport Mueller

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Le ministre américain de la Justice a confirmé jeudi l’absence d’entente entre l’entourage de Donald Trump et les Russes à la présidentielle de 2016, quelques instants avant la publication du rapport d’enquête du procureur Mueller. Ce dernier révèle quelques détails, qui pourraient toutefois être embarrassant pour le Président.

Très attendu, le rapport de Robert Mueller, qui aura tenu en haleine les Etats-Unis pendant près de deux ans en supervisant l’ultra-sensible enquête russe, a été publié jeudi dans une version expurgée des détails sensibles. Et Donald Trump a exulté car ce dernier confirme l’absence d’entente entre son entourage et les Russes lors de la présidentielle de 2016. Sur Twitter, le Président a publié une affiche inspirée de « Game of Thrones » : « Pour les enragés et les démocrates de la gauche radicale, c’est Game Over », est-il écrit sur l’affiche, le montrant de dos sur fond d’un épais brouillard.

Le milliardaire avait dénoncé plus tôt « la plus grande arnaque politique de tous les temps », ainsi qu’un « harcèlement présidentiel ».

Mais le document de plus de 400 pages livrent quand même quelques détails sur la campagne présidentielle américaine de 2016.

1 – Pas de preuve de collusion
Le procureur Mueller conclut qu’il n’y a pas eu d’entente entre les membres de l’équipe de Trump et la Russie, malgré de nombreux contacts plus ou moins discrets. « Les indices n’étaient pas suffisants pour accuser les membres de l’équipe de campagne de Trump de s’être coordonnés avec des représentants du gouvernement russe pour influencer l’élection de 2016 ».

2 – Sur la rencontre avec des Russes le 9 juin 2016 à la Trump Tower
Des membres de l’entourage de Donald Trump ont rencontré des Russes le 9 juin 2016 – une réunion à la Trump Tower de New York qui était déjà connue – dans l’espoir qu’ils « aident » sa campagne, selon le rapport final sur l’enquête russe rendu public jeudi.

Les Russes n’ont pas fourni de telles informations

« La campagne s’attendait à recevoir des informations de la Russie qui pourrait aider le candidat Trump dans son entreprise électorale », écrit le procureur spécial Robert Mueller. Mais leurs interlocuteurs russes « n’ont pas fourni de telles informations », ajoute-t-il.

3 – Mueller n’exonère pas totalement Trump des suspicions d’entrave à la justice
Robert Mueller a indiqué ne pas être « en mesure » d’exonérer le président américain Donald Trump de ces suspicions d’entrave à la justice. Selon son rapport, qui revient sur dix événements distincts ayant éveillé les soupçons, Donald Trump a cherché à le limoger, une révocation à laquelle se sont finalement opposés les juristes de la Maison Blanche.

Le 17 juin 2017, le président américain a « ordonné » au chef des services juridiques de la Maison Blanche, Don McGahn, d’accuser le procureur spécial de « conflits d’intérêt » et de demander « sa révocation ». Don McGahn a refusé de s’y plier, écrit Robert Mueller dans son rapport.

4 – Trump s’est dit « foutu » lors de la nomination de Mueller en mai 2017
Le document révèle aussi que Donald Trump s’est dit « foutu » en apprenant la nomination d’un procureur spécial en mai 2017. « Oh mon Dieu. C’est terrible. C’est la fin de ma présidence », aurait confié l’ex-magnat de l’immobilier dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, quand son ministre de la Justice de l’époque, Jeff Sessions, lui a appris la nouvelle.

C’est la pire chose qui me soit arrivée

Donald Trump « s’est écroulé dans son fauteuil », précise le rapport, qui s’appuie ici sur des notes prises par le directeur de cabinet de Jeff Sessions. Le président s’en est ensuite pris à son ministre, lui reprochant, avec colère, de ne pas l’avoir « protégé ». « Comment t’as pu laisser faire ça Jeff??? », a demandé Donald Trump. « Tout le monde me dit que si vous avez un de ces procureurs spéciaux, ça vous gâche la présidence. Ça prend des années et des années, je ne pourrai rien faire. C’est la pire chose qui me soit arrivée. »

5 – Cinq heures pour cibler Hillary Clinton
Robert Mueller rapporte que le renseignement militaire russe, le service « GRU », a « ciblé pour la première fois le bureau personnel de Clinton environ cinq heures après la déclaration de Trump » du 27 juillet 2016, lors de laquelle il a appelé la Russie à retrouver les emails effacés de sa rivale démocrate à l’élection. Les Russes ont réussi à pirater et faire diffuser par des sites et WikiLeaks des emails du parti démocrate, puis d’un proche collaborateur d’Hillary Clinton.

6 – Oui, il y a eu ingérence russe
Sur ce point, aucun doute pour le procureur spécial : « L’Etat russe s’est immiscé dans l’élection présidentielle de 2016 d’une façon vaste et systématique. » « D’abord, une organisation russe a mené une campagne sur les réseaux sociaux qui a favorisé » Donald Trump, mais « a dénigré » son opposante démocrate Hillary Clinton. « D’autre part, une agence du renseignement russe a mené des opérations de piratage informatique contre des organisations, employés et volontaires travaillant sur la campagne de Clinton puis ont publié les documents volés ».

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