Début Economie Affaire Benalla : Edouard Philippe boycotte le Sénat, la majorité dénonce une « décision politique »

Affaire Benalla : Edouard Philippe boycotte le Sénat, la majorité dénonce une « décision politique »

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Le Premier ministre, Edouard Philippe, a volontairement « décidé de ne pas aller » jeudi aux questions au gouvernement au Sénat, en signe de désaccord avec la décision de la chambre haute de saisir la justice du cas d’Alexandre Benalla, mais également de proches d’Emmanuel Macron.

Il est peu de dire que la décision du Sénat de saisir la justice pour « faux témoignages » dans le cadre de l’affaire Benalla n’a pas plu à l’exécutif. Pour montrer son désaccord, le Premier ministre Edouard Philippe « a décidé de ne pas aller » jeudi à la séance des questions au gouvernement dans l’hémicycle du palais du Luxembourg. « Il vient de parler (au président du Sénat) Gérard Larcher pour lui en donner les raisons », a déclaré un conseiller à Matignon. De son côté, le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand (LREM), ne participera pas à une conférence commune prévue vendredi avec son homologue du Sénat, Gérard Larcher, à Sciences Po à Lille. Il dénonce une utilisation des « fonctions de contrôle parlementaire à des fins politiciennes ».

Juste avant la séance des QAG, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait dénoncé devant les journalistes un acte « politiquement bas et moralement très grave », en fustigeant « une décision politique ». Joint par l’AFP, l’Elysée n’a pas souhaité commenter dans l’immédiat. « Dès lors que nous souhaiterons faire une réaction, nous vous la communiquerons », a-t-on déclaré à la présidence.

« Je ne suis en guerre contre personne », répond Larcher
« Je ne suis en guerre contre personne. Pas contre l’Elysée et personne d’autre. Le sujet est d’une autre nature. C’est simplement l’application du droit, rien que le droit, tout le droit », avait déclaré Gérard Larcher (LR) à l’issue du vote du Bureau du Sénat. Et d’ajouter, rejetant toute « déclaration de guerre » : « Nous avons simplement effectué la mission de contrôle » et ceci « dans le respect des personnes. » A ses côtés, la vice-présidente centriste du Bureau, Valérie Létard, qui avait été chargée d’instruire le dossier, a fait état d’un débat « serein et respectueux », assurant elle aussi avoir « agi sur le droit rien que le droit » et réfutant un « débat politique ».

La commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla n’est « pas dans une question politique » mais agit « dans le cadre de la Constitution », a défendu jeudi le co-rapporteur (PS) Jean-Pierre Sueur face aux accusations de la majorité. C’est à la justice de décider de faire des enquêtes si elle le juge utile, et c’est elle qui condamnera si elle le juge utile », a-t-il aussi souligné.

Il reviendra désormais au parquet de voir quelles suites donner à l’affaire. Sont concernés : Alexandre Benalla, Vincent Crase et trois proches collaborateurs d’Emmanuel Macron, à savoir Patrick Strzoda, Alexis Kohler et Lionel Lavergne. Le délit de » faux témoignage » est passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende.

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