Deux informations judiciaires ont été ouvertes contre X, visant les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2017 et les assistants d’eurodéputés de la France insoumise, annonce vendredi le parquet de Paris. Une décision saluée par le dirigeant politique, qui y voit la fin de « l’arbitraire ».
L’affaire visant Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise progresse, avec l’ouverture de deux informations judiciaires annoncée vendredi par le parquet de Paris. Ouvertes contre X, elles portent sur deux volets distincts : les comptes de campagne du candidat insoumis lors de la présidentielle de 2017 et les assistants d’eurodéputés de la France insoumise. La première, notamment pour « escroquerie et tentatives d’escroquerie » ainsi qu' »abus de confiance et recel d’abus de confiance » ; et la seconde, pour « détournement de fonds publics » mais aussi « blanchiment de tous crimes ou délits par dissimulation de l’origine ou du bénéficiaire effectif d’une somme d’argent ».
Ces deux informations ont été confiées à trois juges d’instruction, a-t-on également appris.
Une décision prise « au regard » des éléments rassemblés et de la suite des investigations à mener
Jusque-là, les enquêtes en étaient à leur stade préliminaire, confiées à l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). C’est dans ce cadre qu’ont été menées les perquisitions du 16 octobre aux domiciles de Jean-Luc Mélenchon et de plusieurs de ses proches ainsi qu’au siège du mouvement. Un épisode qui avait provoqué la fureur du député de Marseille, dénonçant à la fois une « police politique » et un complot de l’Elysée, en même temps qu’un acharnement des médias contre lui.
Le parquet de Paris justifie dans un communiqué l’ouverture de ces deux informations, « au regard des éléments d’ores et déjà rassemblés et de la complexité des investigations qui restent à réaliser ». Il y a encore trois semaines sur Europe 1, la procureure générale de la cour d’appel de Paris, Catherine Champrenault, expliquait de son côté qu’il serait pour l’heure « disproportionné » d’en arriver jusque-là puisque, selon elle, « nous n’en sommes pas encore aux indices graves et concordants ».
Mélenchon salue un « retour à la normale judiciaire »
Les avocats de la France insoumise avaient pour leur part réclamé le 25 octobre le dessaisissement du parquet de Paris au profit d’un juge d’instruction pour poursuivre ces enquêtes. « Enfin nous revenons à la normale judiciaire. Un juge d’instruction est désigné. Nous sortons des griffes de l’arbitraire dans lequel sont abandonnées 97% des procédures qui passent directement de l’enquête préliminaire au tribunal », a ainsi salué Jean-Luc Mélenchon sur son compte Twitter.
Jeudi, en meeting à Pau, le leader insoumis avait une nouvelle fois dénoncé « des méthodes réservées au terrorisme et au grand banditisme ».
L’enquête préliminaire sur les assistants d’eurodéputés avait été ouverte en 2017 par le parquet de Paris à la suite de signalements de l’eurodéputée frontiste Sophie Montel. Puis celui-ci en avait lancé une deuxième sur les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon en avril 2018 après deux signalements à la justice, l’un du président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), l’autre de la cellule française de renseignement financier Tracfin.