Début Societe Polémique sur Pétain : le gouvernement estime « n’avoir pas été suffisamment clair »

Polémique sur Pétain : le gouvernement estime « n’avoir pas été suffisamment clair »

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En déclenchant une polémique mercredi sur le caractère « légitime » d’inclure Pétain dans un hommage samedi aux Invalides sur la Grande guerre, Emmanuel Macron a provoqué la « confusion » au sein du gouvernement. « C’est que nous n’avions pas été suffisamment clairs », a reconnu dans la soirée Benjamin Griveaux, en affirmant qu’il n’avait « jamais été question » de rendre hommage à celui qui était devenu le dirigeant du régime de Vichy.

« Aucun hommage ne sera rendu à Pétain samedi. Il n’en a jamais été question. » La mise au point est venue mercredi soir sur les réseaux sociaux de la part du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Elle faisait suite à une journée de polémique sur la place à accorder, à l’occasion de la commémoration du centenaire de l’armistice de 1918, au maréchal de France de la Première guerre mondiale frappé d’indignité nationale après la collaboration lors de la Seconde guerre mondiale. C’est Emmanuel Macron lui-même qui avait suscité un tollé depuis Charleville-Mézières (Ardennes), en jugeant « légitime » d’inclure Pétain dans l’hommage prévu samedi aux Invalides aux chefs militaires de la Grande guerre.

Pétain fut « un grand soldat » durant la Grande guerre, même s’il a ensuite conduit « des choix funestes », avait ainsi plaidé le chef de l’Etat, revendiquant de « regarder l’histoire en face ». L’exécutif a tenté par la suite de déminer ces propos autour de cette cérémonie de samedi à laquelle ne devait pas participer le chef de l’Etat. L’Elysée a ainsi précisé que le chef d’état-major irait ce jour-là « fleurir la tombe des cinq maréchaux qui sont aux Invalides où il n’y a pas Pétain ».

« Jamais question »? La version de Benjamin Griveaux litigieuse

Et le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a ensuite assuré qu’il n’avait en fait « jamais été question » de rendre hommage au militaire devenu le dirigeant du régime de Vichy. « Nous avions annoncé que nous honorerions les maréchaux de la Grande Guerre. Certains en ont déduit que Pétain en faisait partie ; ce n’est pas le cas », a-t-il expliqué. « S’il y a eu confusion, c’est que nous n’avions pas été suffisamment clairs », a-t-il ensuite reconnu.

Sauf que là encore, la version gouvernementale est litigieuse. L’armée, elle, n’a jamais parlé d’exclure de son hommage celui qui fut l’un des héros de Verdun. Et dans le dossier de presse de la Mission du centenaire (créée par le gouvernement) présentant en septembre dernier le programme national commémoratif de la fin de la Première guerre mondiale, il est bien question d’une cérémonie, alors prévue le dimanche, rendant hommage « aux huit maréchaux qui ont dirigé les combats pendant la Première Guerre mondiale », et non les cinq reposant aux Invalides – Foch, Lyautey, Maunoury, Fayolle et Franchet d’Espere.

Cette polémique est en tout cas une nouvelle source d’embarras pour l’exécutif au beau milieu de « l’itinérance mémorielle » entamée dimanche à Strasbourg par Emmanuel Macron et qui se terminera ce week-end par les célébrations du centenaire, en présence d’une soixantaine de dirigeants étrangers. Ce périple présidentiel est déjà parasité par la colère contre la hausse des prix des carburants sur laquelle Emmanuel Macron a encore été interpellé par des habitants à Charleville-Mézières.

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