Début Societe Le grand débat est fini, mais le gouvernement a-t-il un calendrier pour les mesures concrètes?

Le grand débat est fini, mais le gouvernement a-t-il un calendrier pour les mesures concrètes?

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Le Premier ministre Edouard Philippe a mis fin lundi au grand débat. Mais aucune mesure concrète n’a été révélée. Emmanuel Macron se réserve les grandes annonces selon un calendrier que lui seul contrôle.

Sous la nef du Grand Palais, lundi matin, le Premier ministre Edouard Philippe a fait le bilan du grand débat, se félicitant de « trois mois d’échanges libres et foisonnants ». « L’immense exaspération fiscale des Français […] nous montre la direction à suivre : nous devons baisser et baisser plus vite les impôts », a-t-il expliqué avant d’évoquer la nécessité d’adaptation des services publics, notamment dans le rééquilibrage entre les métropoles et les communes extérieures à celles-ci. Un « diagnostic » qu’il détaillera de nouveau mardi devant les députés, puis mercredi devant les sénateurs.

Mais, à l’occasion de ces trois allocutions, il ne compte faire aucune annonce concrète. Lundi, il s’est contenté d’annoncer « un agenda de solutions qui obéira à plusieurs échelles de temps ».

Emmanuel Macron maintient le suspense
« Le Premier ministre ne va pas griller la priorité à Emmanuel Macron qui a porté, quasi-seul, ce grand débat pendant trois mois », résume un ministre. Le chef de l’Etat se réserve en effet l’annonce des mesures qui doivent permettre de clore la séquence mouvementée des Gilets jaunes.

Une chose est sûre : rien ne l’est

Sa prise de parole est attendue pour mi-avril, certaines sources évoquant le 15 avril. Date que l’Elysée ne confirme pas : Emmanuel Macron veut garder le contrôle du calendrier.

« Une chose est sûre : rien ne l’est », résume un membre du gouvernement. Autrement dit, tant qu’Emmanuel Macron n’a pas parlé, les arbitrages peuvent encore bouger. Un autre ministre prédit, lui, « une période de multiples fake news où tout et son contraire va être dit ».

« Chacun va essayer de pousser ses idées, ses pions dans la bataille idéologique, en espérant qu’une des annonces finales fasse pencher la balance en leur faveur », développe encore ce responsable.

En coulisses, chacun défend ses idées
En ce sens, les proches d’Edouard Philippe sont particulièrement actifs, à l’image de Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics qui défendait, dans le JDD, ses propositions fiscales. Il évoque, entre autres, la suppression de la redevance audiovisuelle – vivement combattu par son collègue, le ministre de la Culture Franck Riester – ou la réduction du nombre de niches fiscales.

Ce n’est pas un hasard si, la semaine dernière, le sujet de l’âge de départ à la retraite est réapparu. La majorité se divise en effet sur la possibilité ou non de relever l’âge légal de départ à 62 ans dans le cadre de la réforme en cours.

Les ailes gauche et droite de la majorité s’opposent sur le sujet, malgré les rappels à l’ordre du M. retraites d’Emmanuel Macron, Jean-Paul Delevoye, qui a encore martelé dimanche dans Midi Libre que l’âge de départ ne serait pas modifié, et ce, « malgré la polyphonie gouvernementale » sur le sujet.

Chacun va essayer de pousser ses idées, en espérant qu’une des annonces finales fasse pencher la balance en leur faveur

Officiellement, la réforme des retraites est hors de l’équation : elle a été décalée à l’automne pour éviter de troubler le grand débat et les consultations doivent durer jusqu’en juin.

« Mais ce sera la grande réforme du gouvernement avant les municipales de 2020 : évidemment qu’elle sera l’une des réponses à la crise des Gilets jaunes », note un des députés qui travaille sur ce dossier.

Réformes « sur le temps long » et mesures « immédiates, avec des effets concrets rapides »
En attendant les annonces présidentielles, chacun spécule sur le calendrier. « L’erreur, ce serait une expression unique du Président, avec un catalogue de mesures et puis ‘rentrez chez vous, braves gens’. Il faut qu’il y ait un avant et un après sur beaucoup de sujets », expliquait dimanche dans nos colonnes Stanislas Guerini, délégué général de LREM.

« Ce n’est pas un changement qui va se traduire dans un ou deux projets de loi, ajoutait-il, mais qui va changer durablement la nature de notre démocratie, donc quelque chose qui va s’inscrire dans le temps long. »

« Aucune réforme fiscale ne se fait en un an, abonde un autre poids lourd de la majorité. Je ne fais pas l’éloge du statu quo mais la critique des mesures du moment, celles qui sont annoncées au lendemain d’un événement, dans l’émotion, et qui ne changent pas durablement le système. »

Il faut qu’il y ait un avant et un après sur beaucoup de sujets

Là encore, tout le monde ne dit pas la même chose, même au sein du gouvernement. Cité par le JDD sous couvert d’anonymat, un autre membre du gouvernement assurait dimanche qu' »Emmanuel Macron va annoncer des choses immédiates, avec des effets concrets rapides ».

« On a montré le 10 décembre dernier [quand le Président a annoncé, entre autres, une annulation des hausses de taxe sur les carburants] qu’on pouvait aller vite sur les sujets fiscaux, le pouvoir d’achat, ajoutait encore cette source, et il faut marquer le coup de façon forte pour que dans l’opinion il y ait un effet. »

Ces réformes sur le long terme et ces mesures à « effet rapide » devraient s’inscrire dans « l’agenda sur plusieurs échelles de temps » annoncé lundi matin par Edouard Philippe.

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