Début Societe Le confinement dans le cadre de la lutte contre la propagation du COVID-19 : attention enfants en danger !

Le confinement dans le cadre de la lutte contre la propagation du COVID-19 : attention enfants en danger !

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Article rédigé par le groupe thématique « Enfance » de La France insoumise. Vous aussi, rejoignez un groupe thématique.

Les professionnel·les alertent depuis des années déjà : les politiques d’austérité touchent aussi la protection de l’enfance et tout ce secteur est au bord de l’implosion. Dans ce contexte, le confinement complexifie grandement la situation, que ce soit celle des professionnel·les, comme celle du public concerné : les enfants vulnérables.

La surcharge de travail et l’aggravation des maltraitances créée par le confinement au sein de l’ASE

Dans tout le secteur de la protection de l’Enfance, le confinement a des répercussions directes sur l’organisation du travail des éducateurs et éducatrices qui sont sur le front pour limiter les risques de contagion dans le jeune public dont ils et elles ont la responsabilité. Celles et ceux quin d’habitude, travaillent avec l’Éducation nationale, voient ainsi leur mission redoubler de difficulté. Les assistant·es familiaux·les sont confiné·es avec une surcharge importante de travail : gérer plusieurs enfants, le travail scolaire, sans sortie, dans un climat anxiogène pour des enfants déjà vulnérables.

Au-delà de cette situation déjà critique dans de nombreux foyers et familles d’accueil, Lyes Louffok, ancien enfant placé et membre du Conseil National de la Protection de l’Enfance, a déjà lancé de nombreuses alertes sur les maltraitances dont sont victimes les enfants au sein de certains foyers par les professionnel·les censé·es les accompagner. Dans ce climat dégradé, nous pouvons légitimement penser que le confinement va aggraver les actes de maltraitances et la situation pour des jeunes en mal d’échappatoires, induisant ainsi le risque de fugue et de mise en danger.

À noter aussi que le confinement empêche un certain nombre de parents de pouvoir rendre visite à leurs enfants placés alors même qu’un jugement autorise des rencontres. En effet, la restriction des contacts est invoquée pour supprimer ces temps en famille alors même que des parents soucieux de leurs enfants souhaiteraient être plus présents pour les rassurer dans le climat anxiogène latent, et s’assurer que les précautions sont prises car ils sont nombreux à avoir légitimement peur pour leurs enfants.

Nous demandons :

  • un renforcement des effectifs de Professionnels de l’Enfance pour encadrer les enfants et les jeunes en foyers confinés à temps plein
  • la réorganisation des activités au sein des foyers pour correspondre à une occupation à temps plein des locaux par les enfants et les jeunes
  • la continuité des soins psychologiques dans cette période stressante qui peut créer ou réactiver des angoisses pour ces enfants vulnérables et des suivis pour addictions et la mise à disposition de produits de substitution
  • la mise en œuvre de tous les moyens nécessaires pour que les enfants gardent le contact avec leurs parents à défaut de les voir physiquement

La situation intenable des mineur·es non accompagné·es prolongée à cause du confinement

Les mineur·es non accompagné·es sont également très touché·es par le confinement, qu’ils et elles aient été orienté dans des appartements en semi-autonomie dans des associations, « placé·es » à l’hôtel ou en attente de reconnaissance de minorité et donc sans domicile.

Les démarches administratives pour ces jeunes sont bloquées. Les ambassades et les consulats sont fermés et les rendez-vous pour les passeports ou cartes consulaires sont reportés à des dates bien supérieures à 6 mois. Les dépôts de demande d’asile sont maintenus mais les tribunaux sont fermés et ne peuvent ainsi pas désigner d’administrateur ad hoc. Sans cette personne, les demandes d’asile ne peuvent pas être déposées. Pour les jeunes mineur·es ou majeur·es placé·es, minimum à deux personnes, dans des chambres d’hôtel, la promiscuité est difficile à vivre et l’accès à la nourriture est quasiment impossible.

Cette situation exceptionnelle fait remonter l’ensemble des dysfonctionnements de la prise en charge des mineur·es non accompagné·es sur les départements. Ne bradons pas la prise en charge éducative de ces mineur·es arrivé·es en France après de long parcours de migrations.

En conclusion :
La Protection de l’Enfance, mise en place par l’Aide Sociale à l’Enfance, doit être dégagée des logiques comptables pour jouer pleinement sa mission et les professionnel·les doivent pouvoir exercer leurs fonctions le plus sereinement possible. La situation de confinement de la population, fondée sur des mesures légitimes de lutte contre la pandémie du Covid19, accentue les problématiques de l’Aide Sociale à l’Enfance, et en conséquence ne doit pas reléguer au second plan notre responsabilité envers les enfants de la République.

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