Les manifestations à l’appel notamment de la CGT et de FO ont mobilisé mardi 131.000 personnes dans toute la France, a affirmé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. La CGT évoque plutôt 350.000 manifestants. Des chiffres comparables à ceux du 5 février dernier.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux enseignants, ont défilé mardi en France lors d’une journée d’action à l’appel de la CGT et FO qui tentent de faire entendre leur voix alors que le grand débat touche à sa fin. Ils étaient 131.000 personnes dans toute la France selon le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et 350.000 d’après la CGT. Une mobilisation proche de celle du 5 février où le ministère de l’Intérieur avait recensé 137.000 manifestants et la CGT près de 300.000.
Mots d’ordre multiples
Hausse des salaires, revalorisation des retraites, rejet de la réforme de la fonction publique, du projet de loi Blanquer sur l’école… Les mots d’ordre étaient multiples pour cette mobilisation qui veut « amplifier le mouvement social » et à laquelle avaient également appelé Solidaires, la FSU (enseignants), l’Unef (étudiants) et l’UNL (lycéens).
A Paris, 17.500 personnes ont manifesté du boulevard Saint-Michel vers le Champ-de-Mars, selon un comptage pour un collectif de médias réalisé par le cabinet Occurrence. La CGT a recensé de 50.000 personnes et la police 12.000. Trois jours après le saccage des Champs-Élysées lors de l’acte 18 des Gilets jaunes et au lendemain des annonces d’Edouard Philippe contre les « casseurs », cette manifestation sous le soleil s’est déroulée sans incidents. Comme le 5 février, des Gilets jaunes étaient visibles mais peu nombreux.
Parmi les nombreux défilés en province, 5.000 personnes selon la police (58.000 selon la CGT) ont manifesté à Marseille, 4.200 à Bordeaux (15.000) ou encore 3.000 au Havre (10.000). A Montpellier, comme dans beaucoup d’autres villes, les manifestants ont défilé derrière une grande banderole proclamant « Salaires, emplois, protection sociale, services publics, le changement c’est l’action ».
Entre 25% et 40% de grévistes dans les écoles
La grève dans les écoles maternelles et élémentaires était suivie par près d’un quart des enseignants, selon le ministère de l’Education. Le principal syndicat du primaire a recensé 40% de grévistes. En dehors des enseignants, la mobilisation a été assez faible dans le reste de la fonction publique (3,3%), à l’exception du ministère du Travail (14%).
Eclipsés depuis quatre mois par les Gilets jaunes et ayant boycotté le grand débat, CGT et FO ont voulu montrer que « les syndicats ne sont pas à mettre aux oubliettes », selon Fabrice Le Restif, responsable FO en Ille-et-Vilaine. « Le grand débat semble-t-il est terminé maintenant, il faut des réponses en matière de salaire, de retraite, de justice fiscale, de services publics », a déclaré le numéro un de la CGT Philippe Martinez. « On ne s’adresse pas seulement au gouvernement, on s’adresse également au patronat. Il faut ouvrir de vraies négociations sur le pouvoir d’achat », a renchéri son homologue de FO Yves Veyrier qui veut relancer la grève comme moyen d’action.