Allègement de l’impôt pour certaines classes moyennes, remise à plat de la fiscalité carbone, délibérations « à tous les échelons » et encore « plan de sobriété républicaine » : les députés En marche ont rendu mardi leur contribution au grand débat voulu par Emmanuel Macron.
A une semaine de la fin du grand débat et de son compte-rendu, les députés de La République en marche (LREM) ont rendu leur copie mardi, avant un débat dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale autour des quatre grands thèmes de la consultation citoyenne lancée il y a maintenant trois mois. Une contribution tardive – par rapport à d’autres partis – qui résume les idées des élus de la majorité pour sortir de la crise des Gilets jaunes. « Nous allons ouvrir quelques pistes » et « cela n’est en aucun cas un contrat de gouvernement ou un programme », a averti leur patron Gilles Le Gendre devant la presse.
La consultation nationale « a beaucoup mobilisé le groupe » majoritaire, a encore souligné le député de Paris, citant un millier de réunions dans les circonscriptions depuis mi-janvier, des questionnaires en ligne et une série de réunions internes.
Des allègements fiscaux pour soulager « la classe moyenne inférieure »
Il ressort de ce travail de terrain « une défiance généralisée vis-à-vis de l’impôt » dans la population et le fait « qu’on a oublié de s’adresser à la classe moyenne inférieure », a résumé, au côté de Gilles Le Gendre, la députée de l’Allier Bénédicte Peyrol.
D’où une première proposition de la majorité : « lisser l’entrée dans l’impôt sur le revenu et alléger les deux premières tranches ». Il y a aussi un « besoin de remettre du sens derrière le budget de l’État », avec une prise en compte des nouveaux indicateurs de richesse (bien-être, empreinte carbone…).
Les députés soutiennent par ailleurs « sans réserve la réforme de la fiscalité du patrimoine et du capital entreprise en début de mandat » – autrement dit la suppression de l’ISF – mais seront « attentifs à l’évaluation de la réforme ».
Un débat autour de la reprise de la taxe carbone
Sur le plan environnemental, les « marcheurs » veulent « évaluer l’acceptabilité de la reprise d’une taxe carbone avec un impératif de justice sociale ». Ils prônent une loi de programmation pluriannuelle de l’énergie, du « green budgeting », soit la vérification chaque année que les dépenses publiques correspondent aux engagements internationaux, et encore la sortie des investissements écologiques des 3% de déficit autorisés.
Concernant les services publics, ces parlementaires font état d’un « énorme besoin de proximité » et se prononcent pour « redéployer des fonctionnaires de guichet dans les mairies ». Ils souhaitent aussi aller vers un « versement unifié et automatisé des aides sociales ».
L’idée d’un « plan de sobriété républicaine » a en outre été lancé, à partir d’un état des lieux des rémunérations des hauts fonctionnaires notamment.
Enfin, sur le volet démocratie, le groupe imagine le « développement d’instances de démocratie délibérative à tous les échelons », la reconnaissance du vote blanc, des organisations syndicales « revivifiées », ou une « évaluation citoyenne » des lois. Quant à la réforme des institutions, qui a été suspendue depuis juillet dernier et l’affaire Benalla, ils envisagent un « éventuel appel aux Français à se prononcer dessus ».