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Candidat unique et programmes divers ?

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La campagne présidentielle semble bien lancée désormais. Les candidat.e.s à la candidatures se dévoilent, lancent leurs « clubs de soutien à la recherche de soutiens ». On a vu récemment la Maire de Paris se réclamer successivement d’un soutien vallsiste et poser à l’ombre de Louise Michel. Tous et toutes n’ont qu’un slogan : candidat unique de la gauche ! Les verts, le PCF, les socialistes se mettent en ordre de marche, avec un souhait : que chacun soit le candidat unique, à condition que ce ne soit pas les autres. Ils ne se mettent cependant d’accord que sur un point : tout sauf Mélenchon.

Lors de son interview sur France Inter, le porte-parole de la France Insoumise a d’ailleurs été interpellé sur ce thème par le duo Léa Salamé-Nicolas Demorand : Jean-Luc Mélenchon serait un obstacle à l’union tant vantée par les spécialistes en tactique électorale du fait de son égotisme.

L’argument est parfaitement hypocrite. Il vise une personnalité politique qui a effectivement émergé sur le plan national à l’occasion de deux campagnes présidentielles, dont on sait en effet qu’elles portent par nature à personnaliser le prisme. Nul n’en est exempt. On se souvient de l’anaphore utilisée par François Hollande, prononçant 15 fois « MOI, président de la république ». Personne n’a oublié que le mouvement lancé par Emmanuel Macron s’appelait initialement « En Marche ! » reprenant ses propres initiales, et que sa stratégie a précisément consisté à se présenter seul, détaché des partis pour faire triompher son projet. En revanche, on a bien mesuré combien ces derniers s’accommodent tout à fait d’une constitution qui « monarchise » la République. Emmanuel Macron n’a pas honte de se présenter en Jupiter, et d’user jusqu’à la corde tous les pouvoirs arbitraires qu’il peut en tirer. À contrario, Jean-Luc Mélenchon est le seul à proposer clairement une sixième République qui mettra fin à la monarchie présidentielle.

Il s’agit de politique, et donc, particulièrement dans la période de crise écologique, sanitaire et sociale qui est la nôtre, de proposer un programme d’action, pas une personnalité ou un tempérament. Le slogan « candidat unique » oublie qu’il doit porter un programme et non une image. La spécificité de la démarche de la France Insoumise avec Jean-Luc Mélenchon c’est précisément qu’elle propose un programme et d’en débattre. Dès la campagne de 2017, l’Avenir en Commun a été le fruit du travail d’équipes qui ont produit 40 Livrets thématiques. Aujourd’hui le programme continue d’être travaillé, proposé à la discussion. La campagne présidentielle de 2022 pourrait-elle faire silence sur les points essentiels, comme la transition écologique, la désobéissance aux traités européens ? Il ne peut y avoir de candidature d’un programme flou et contradictoire. Avant de parler d’un candidat unique, parlons programme commun.

Benoît Schneckeburger

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