Début Economie « Suicidez-vous » : l’auteur du slogan anti-policiers condamné à huit mois de prison avec sursis

« Suicidez-vous » : l’auteur du slogan anti-policiers condamné à huit mois de prison avec sursis

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Un homme, jugé pour avoir participé aux appels au suicide lancés aux policiers lors de l’acte 23 des Gilets jaunes, a été condamné dans la nuit de lundi à mardi à huit mois de prison avec sursis par le tribunal de Paris.

« Suicidez-vous, suicidez-vous! » Le slogan anti-policiers avait choqué toute la France il y a dix jours : lors de l’acte 23 des Gilets jaunes, un homme avait appelé au suicide des policiers. Interpellé sur le moment, il a été condamné dans la nuit de lundi à mardi à huit mois de prison avec sursis par le tribunal de Paris. Ce cuisinier au chômage, âgé de 49 ans, devra également accomplir 180 heures de travail d’intérêt général, avec obligation de trouver un travail et de verser 500 euros à chacun des deux policiers qui ont porté plainte au titre du préjudice moral.

Lors de l’audience, le Gilet jaune a plaidé une « folie du moment », une « perte de sang froid ». Mobilisé à tous les actes « sans jamais être interpellé pour violences » selon lui, il s’est défendu d’être « un délinquant », assurant même « avoir déjà aidé pendant des manifs des policiers à s’en aller car ils risquaient de se faire taper dessus ».

Le Gilet jaune assure ne pas être « l’instigateur » des cris
Comment en est-il arrivé à lancer un tel slogan? « Ça a commencé après qu’une femme enceinte a été bousculée par les forces de l’ordre », a justifié le prévenu, vêtu d’un t-shirt noir à l’effigie de Pablo Escobar, l’ancien baron de la drogue colombien.

Le paroxysme de la haine

« Mes paroles sont parties plus vite que mes pensées […] C’était la folie du moment », a-t-il ajouté, précisant ne pas être « l’instigateur » des cris.

« Il n’y aucun lien de cause à effet évident entre ce déferlement de propos haineux et une quelconque violence des policiers contre une jeune femme qui n’est pas du tout avérée », a observé le procureur à propos de la justification du Gilet jaune.

Oriane Camus, l’avocate des deux policiers directement visés par le slogan, a, elle, dénoncé « une violence inouïe », « le paroxysme de la haine ». « Il n’avait pas conscience de la gravité des mots. Son ‘Suicidez-vous’, c’était un ras-le-bol, de voir ses amis blessés, de la violence, de l’injustice. Il a perdu son sang-froid pendant quelques minutes », a plaidé l’avocate de la défense Ingrid Theillaumas, demandant que son client « ne paye pas pour tous les autres ».

Une cellule alerte prévention suicide mise en place par Christophe Castaner
Mais ce slogan intervient dans un contexte particulier. D’un côté, les Gilets jaunes dénoncent régulièrement l’usage par les forces de l’ordre du lanceur de balles de défense (LBD) et des grenades GLI-F4, à l’origine de nombreuses blessures, voire de mutilations.

Un effet dévastateur sur des policiers à bout depuis plusieurs mois

De l’autre côté, le fléau des suicides au sein des forces de l’ordre revient régulièrement sur le devant de la scène à la faveur de brusques accélérations du nombre de passages à l’acte. Ainsi, depuis le début de l’année, 28 suicides de policiers ont eu lieu.

Le slogan « suicidez-vous » a « un effet dévastateur sur des policiers à bout depuis plusieurs mois », a d’ailleurs souligné Me Oriane Camus.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a installé lundi une cellule alerte prévention suicide (Caps). Un rapport sénatorial remis en 2018 avait mis en lumière « un taux de suicide plus élevé que la moyenne nationale » chez les policiers, même en tenant compte des spécificités de cette population (population davantage masculine, jeune, ayant accès aux armes, etc.).

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