Début Economie Gilets jaunes : l’Elysée redoute « une très grande violence » samedi

Gilets jaunes : l’Elysée redoute « une très grande violence » samedi

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Alors qu’Edouard Philippe va défendre à nouveau jeudi des mesures pour contenter la colère des Gilets jaunes, l’Elysée a des « raisons de redouter une très grande violence » samedi prochain pour la prochaine journée de mobilisation. Des dizaines d’appels à manifester à Paris sont lancés sur les réseaux sociaux.

Les annonces du gouvernement se succèdent mais la détermination des Gilets jaunes à poursuivre la mobilisation, elle, semble ne pas retomber dans les médias et sur les réseaux sociaux. Si bien que l’Elysée craint le pire, samedi pour la prochaine journée d’action, une semaine après les scènes d’émeutes à Paris. « Nous avons des raisons de redouter une très grande violence », a indiqué mercredi soir à l’AFP l’entourage d’Emmanuel Macron, alors que se multiplient les appels à manifester, donnant pour la plupart à nouveau rendez-vous sur les Champs-Élysées.

L’un des leaders de la contestation appelle à « rentrer » dans l’Elysée
Le ministère de l’Intérieur a fait pour sa part état d’une « mobilisation de la part de l’ultradroite et de l’ultragauche ». De même source, « on constate une vraie radicalisation de certains Gilets jaunes, comme on a pu le voir dans les comparutions immédiates depuis lundi mais aussi dans leurs propos. Ils se radicalisent par la violence et politiquement. » Mercredi lors d’un débat sur BFMTV face à des membres du gouvernement, Eric Drouet, l’un des initiateurs du mouvement sur Facebook, a répété ce qu’il disait déjà sur les réseaux sociaux : « Si on arrive devant l’Elysée [samedi], on rentre dedans », a-t-il lancé.

Sur Facebook, les mots d’ordre évoquent également un renversement des institutions et du chef de l’Etat : « Dissolution de l’Assemblée nationale », « Manu, on arrive! », « Pot de départ de Macron! », ou encore « Tous à la Bastille », peut-on notamment lire.

Edouard Philippe au Sénat jeudi pour défendre les mesures du gouvernement
L’exécutif craint avant tout que ce mouvement, qui reste sans interlocuteur précis, échappe à tout contrôle et qu’une nouvelle explosion de violences ce week-end entraîne un bilan plus lourd encore que les précédentes journées d’action. Il s’inquiète également d’une extension de la colère à d’autres secteurs, au moment où la FNSEA annonce que les agriculteurs vont eux aussi se mobiliser. Les fédérations CGT et FO du secteur du transport routier ont appelé pour leur part à la grève à partir de dimanche soir pour une durée indéterminée. La situation est également tendue dans les lycées.

En attendant, le gouvernement va s’évertuer encore jeudi à convaincre de l’utilité de son plan de sortie de crise. Le Premier ministre Édouard Philippe poursuit au Sénat un débat engagé mercredi à l’Assemblée pour défendre les mesures prises en urgence : outre l’annulation pour l’heure de la hausse de la taxe carbone – qui n’est désormais plus une simple « suspension », comme l’avait affirmé le chef de gouvernement – il s’agit d’un gel des tarifs du gaz et de l’électricité cet hiver, et du renoncement à durcir le contrôle technique automobile avant l’été. Édouard Philippe a également jugé « nécessaire » un débat sur la réforme de l’Impôt sur la fortune (ISF) – que le président Emmanuel Macron exclut de remettre en place.

Pour près de huit Français sur dix (78%), les annonces du gouvernement ne répondent pas aux attentes exprimées par les Gilets jaunes, selon un sondage Elabe diffusé mercredi, alors qu’il n’était au moment de la réalisation de cette enquête question que d’un moratoire de six mois. Le chef du gouvernement n’a pu que reconnaître mercredi que la « colère est demeurée insaisissable et incontrôlable ». Le président Emmanuel Macron, cible de toutes les critiques sur les points de blocage, a demandé de son côté solennellement aux partis politiques, aux syndicats et au patronat « de lancer un appel clair et explicite au calme ».

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